Du 3 au 25 octobre 2015
Bonjour tout le monde, voici notre premier article sur notre séjour en
Iran! Prévoyez un peu de temps devant vous, car vous avez de la lecture... il y
a tellement de choses à dire sur ce pays!
Nous sommes donc entrés en Iran au niveau de la frontière turkmène, au
nord-est. Le plan, c'est de nous diriger vers le sud-ouest, pour rejoindre Mashhad,
la mer Caspienne et Téhéran.
Premier spot de camping en Iran |
Avant d'arriver à Mashhad, encore quelques jours de vélo dans le désert. Mais avant toute chose, une chose dont on a vraiment besoin, c'est d'une bonne douche! Après 50km, notre vœu est exaucé : devant le petit poste du Croissant Rouge (équivalent de la Croix Rouge chez nous), Zolanreza nous invite avec un immense sourire.
L'équipe du Croissant Rouge : Hossein, Mohammad, Hossein et Zolanreza |
Nous déjeunons avec toute la petite équipe du Croissant Rouge, nous
faisons la sieste, puis partons visiter le beau caravansérail qui se trouve pas
loin du village de Robat-e Sha. Ali, le gardien du caravansérail, nous offre le thé et nous
fait visiter, avec en main toute une série de documents: plans, photos
d'origine et photos de la restauration. Ali nous raconte plein d'histoires
intéressantes, jusqu'à la nuit noire... nos copains du Croissant Rouge
commencent à s'inquiéter, et viennent nous chercher avec leur ambulance!
On distingue le caravansérail au bout de la route, sur la droite |
Ali nous explique le fonctionnement du caravansérail |
Sur les routes
iraniennes, on ne se sent pas toujours en sécurité : les Iraniens roulent
excessivement vite, notamment les camionneurs. Quelques détails
caractéristiques en photos...
Nous apprenons les chiffres iraniens sur les panneaux routiers |
Vu l'état des cônes, je n'ose imaginer l'espérance de vie d'un ouvrier de la route |
Dans chaque village, on trouve un panneau comme celui-ci : il s'agit des "martyrs" morts pendant la longue guerre Iran-Irak (1980-1988). |
Ce matin, ils partagent notre petit-déjeuner |
Nous arrivons à Mashhad. Deuxième ville du pays, et haut lieu de pèlerinage. Car c'est ici que repose l'Imam Reza, le huitième imam chiite. Le seul imam à être enterré en terre chiite.
L'ambiance de la ville
est très empreinte de tradition religieuse : ici, toutes les femmes sont très
couvertes, en tchador noir de la tête aux pieds. On croise aussi beaucoup de pèlerins
venus de pays arabes, comme l'Irak ou l'Arabie Saoudite, tout de blanc vêtus.
Nous nous rendons dans
le camping de la ville, où le gérant nous accueille très gentiment. Il nous
propose rapidement de nous loger gratuitement, 3 nuits, dans une petite cabane
près du lac à pédalos. Une fois de plus, nous sommes bluffés par la générosité
des Iraniens. C'est la première fois que quelqu'un nous dit : "free for
tourists!".
Notre pavillon à Mashhad |
À Mashhad, on ne peut
pas éviter de faire un tour dans l’"Holy Shrine", cet immense
ensemble religieux pouvant accueillir plus de 500.000 de pèlerins autour de la tombe
de l'Imam Reza (c'est le deuxième plus grand centre de pèlerinage après la Mecque). En tout, il y a 7 cours et 14 minarets. Mille milliards de
petits miroirs dorés, des milliers de galets de prière, des centaines de
Corans, des dizaines de mollahs, et des flots de larmes. Car autour de la
dépouille de Reza, l'émotion est à son comble. On nous avait dit que l'accès
n'était pas autorisé aux non-musulmans, mais nous sommes entrés sans problème,
chacun de notre côté : Étienne chez les hommes, Marion chez les femmes. Nous
nous laissons emporter par la masse mouvante de la foule. Nous traversons
plusieurs salles, toutes plus brillantes les unes que les autres. Toutes les
portes doivent être embrassées au passage. Mais, arrivés à quelques mètres du
tombeau, c'est la cohue générale, chacun pour soi! Certaines personnes crient ou
pleurent, chacun essaie d'agripper les grilles du tombeau l'espace de quelques
secondes. Ça nous rappelle un peu le tombeau de St François à Assise... en
encore plus spectaculaire!
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La mosquée des glaces... |
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Marion le mouton blanc! |
C'est aussi à Mashhad que nous fêtons l'anniversaire de Marion, le 6 octobre. Comme cadeaux, une tunique noire iranienne qui couvre les fesses (super...), un méga-milk-shake (ici, les bistrots sont remplacés par des bars à jus de fruits. Il y en a partout, car les Iraniens raffolent des jus de carottes, de grenades ou de melons, entre autres). Mais surtout, une grosse boîte de pâtisseries turques.
Le lendemain, nous rencontrons
Virgile. J'allais dire par hasard, mais là, on ne peut plus parler de hasard.
Il doit y avoir une sorte d'aimant géant qui nous fait toujours nous retrouver!
On décide de rouler encore une fois ensemble après Mashhad.
Le jour de notre
départ, nous sommes vendredi. Et en Iran, le vendredi, c'est l'équivalent du
dimanche chez nous. Personne ne travaille, les magasins sont fermés, et les
parcs de la ville se remplissent de monde : les familles arrivent, les bras
chargés. On déplie les couvertures, on allume le bec à gaz, on sert le thé. Les
femmes réchauffent le Ghormeh sabzi et remplissent les assiettes. Les
heures passent, à discuter, en sirotant le thé sucré et en fumant le narguilé.
Terrasse de pic-nique |
Nous sommes fin prêts à partir, mais alors que nous traversons le parc, nous sommes invités de toute part... Ok, nous décidons de différer notre départ, et acceptons l'invitation de Fatimeh, Nouri (son mari) et Mohammad (son frère). Il se trouve que Mohammad fait partie du réseau Warmshower, et voyage de temps en temps à vélo. Il est ravi de nous voir, et tient absolument à nous inviter pour la nuit! C'est tous ensemble, à vélo, que nous rejoignons leur appartement situé au nord de la ville. Fatimeh est l'une des rares femmes cyclistes en Iran.
Nous passons une délicieuse
soirée avec eux. Rumi est aussi passionné de cinéma, et possède une collection
impressionnante d'excellents films occidentaux. Il connaît, bien mieux que
nous, les noms des acteurs et réalisateurs! Rumi est aussi représentant Coca-Cola
en Iran.
C'est l'occasion de
vous dire deux petits mots sur les sodas et les films en Iran :
Les produits Coca-Cola,
ainsi que toutes les marques occidentales, sont presque introuvables en Iran, à
cause des sanctions internationales qui ont imposé un embargo économique. Ici,
on ne boit pas de Coca ni de Pepsi (ou bien ce sont des contrefaçons), mais on
boit du Zam-Zam! La firme Zam-Zam
produit toutes sortes de sodas. Elle appartient à la Bonyad-e Mostazafen va
Janbazan, une organisation soi-disant caritative qui contrôle des pans
entiers de l'économie du pays, qui ne paye pas d'impôts, et dont les comptes
sont totalement opaques (source Petit Futé)... Toujours est-il qu'aux dernières nouvelles, le
marché iranien est en passe de s'ouvrir : après l'accord sur le nucléaire,
passé en juillet dernier avec les Nations Unies, les sanctions vont être
levées. Les fonds monétaires iraniens détenus à l'étranger vont être débloqués
et des firmes étrangères vont débarquer en Iran... Coca-Cola est en chef de
file!
Sur la levée des sanctions : http://www.theguardian.com/business/2015/aug/25/europe-us-iran-business-nuclear-deal-sanctions,
et sur le coca-cola contrefait (article assez rigolo) : http://www.wsj.com/articles/SB899954625443451000
Le cinéma, ainsi que
les médias et toutes les productions artistiques et intellectuelles, est soumis
à la censure. Une large partie des films occidentaux sont bien sûr interdits
par la République islamique. Ce qui n'empêche pas tout le monde de se procurer
facilement des DVD piratés sur internet, ou bien sur le marché noir dans la
rue. Pareil pour Facebook par exemple : Facebook est bloqué en Iran, mais tout
le monde utilise un logiciel pour contourner le blocage. Et tous les Iraniens
ont un compte Facebook... même Khamenei (le chef spirituel) et Rohani (le
président)!!!
Chez Fatimeh et Rumi (assis sur le canapé), avec Mohammad (au premier plan) |
Maintenant, en route
vers l'Ouest!
Nous commençons par
rejoindre Neyshabour, au sud de Mashhad. Car c'est ici qu'est enterré le
célèbre poète (et scientifique) Omar Khayyam. La poésie est très populaire en
Iran : les Iraniens vénèrent leurs poètes et connaissent des poèmes par cœur. Les
tombes des poètes sont des mausolées construits dans de beaux jardins, et les
Iraniens s'y rendent pour passer se promener le soir, boire un thé, écouter des
poèmes.
Le désert continue. Fatigués
par les grosses routes au trafic dangereux, nous essayons au maximum de rouler sur
les routes secondaires, dont l'état est toujours très bon (depuis que nous
sommes entrés en Iran, le macadam est bien meilleur!). Et c'est aussi
l'occasion de traverser plein de petits villages et de rencontrer plein de
gens. En voici quelques exemples :
Près de Soltanabad,
des boulangers nous montrent la fabrication du non.
À Ahmad Abad, nous
assistons à la naissance d'un petit chevreau.
À Neqab, dans les
ruines d'un ancien château, nous rencontrons des gamins qui font du cross sur les
ruines.
À Jajarm, nous sommes
invités à petit-déjeuner chez Ali. Ali nous fait ensuite visiter son village :
l'ancien caravansérail (dont il est devenu propriétaire), l'ancien château,
l'ancien hammam transformé en musée... et un petit détour par les bureaux du
journal local, pour une interview (bonne chance pour
nous retrouver sur http://www.jajarmnews.com).
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Admirez le port-manteau à pain! |
Les journées se font de plus en plus courtes... |
Bienvenue au monde |
Une ancienne forteresse reconvertie en terrain de cross |
L'équipe de casse-cous |
Un verger de pistachiers |
A Jajarm : Ali, son fils, et leur chat... très sage |
Le toit du hammam |
Dans les bureaux de Jajarmnews |
Ce jour-là, il y a un
vent du tonnerre. Lorsque nous quittons Ali, en fin de matinée, nous parcourons
avec grand-peine les 10km qui nous séparent du village suivant : Garmeh.
À Garmeh, nous sommes
de nouveau invités! Par un professeur d'anglais (visiblement ravi mais aussi
très stressé de devoir nous parler anglais). Nous mangeons dans la salle
d'étude de la mosquée, nourris par la mosquée, avec les professeurs. Ensuite, nous
essayons sans succès de pouvoir camper dans le parc municipal : tout le monde
veut nous inviter à dormir. C'est Ali (un autre) qui gagne. C'est parti pour un
dernier thé dans la maison d'Ali et Fatimeh, avec toute la famille agrandie.
Ce sens de
l'hospitalité est incroyable. Pour les Iraniens, recevoir un invité est un
honneur, et ils sont prêts à tout pour lui. On nous couvre de nourriture et de
cadeaux. Nous ne repartons jamais les mains vides : on reçoit des fruits, des
biscuits, des pistaches ou des babioles pour le souvenir (peluche, bague,
miroir, fausse-montre, collier...). On mange tous les jours d'excellentes grenades
(on est en plein dans la saison), mais nous n'en avons jamais achetées : on
nous en offre en permanence. Souvent, les conducteurs de voiture freinent à
notre hauteur et se rapprochent très dangereusement de nous, de manière à nous
bloquer contre le bas-côté... mais, au moment de les engueuler, on se ravise,
car ils nous tendent deux grosses grenades avec un grand sourire! MERCI!
En farsi, il existe
plusieurs mots pour dire merci : Mersi (facile!), Mutchakeh et Mamnun.
Heureusement, on passe tellement de temps à remercier les Iraniens... que ça
permet de varier un peu!
Nous arrivons dans la
région du Golestan, à l'est de la mer Caspienne. Une région qui se
trouve au nord de la chaîne des monts Elbourz. Cette chaîne de montagnes traverse le pays d'ouest en est, juste
en dessous de la mer Caspienne, et bloque les vents maritimes : l'étroite plaine
côtière située au nord des monts Elbourz est humide et fertile, alors que de
l'autre côté des montagnes, c'est le désert. Tout ça pour dire que la région du
Golestan est très réputée en Iran, car c'est une région très verte. Tous les
Iraniens à qui nous avons expliqué notre itinéraire nous ont annoncé fièrement
que le Golestan, c'était la "Djeungeul", la JUNGLE. Eh ben on peut
dire qu'on a été un peu déçu... leur jungle, c'est une bête forêt de feuillus,
bien de chez nous! On passe une nuit dans la "jungle", au milieu des
déchets. Quelle aventure :-) !
De l'autre côté de ces montagnes, il fait moche... |
... les nuages se dissipent, et la jungle apparait... |
À Gonbad-e-Kavus, on visite une tour funéraire classée par l'Unesco, apparemment très caractéristique.Elle est assez jolie, mais ce qui est le plus chouette, c'est l'écho de malade qui résonne à l'intérieur!
Deuxième nuit dans un Croissant Rouge |
Ce jour-là, c'est un grand jour : non seulement c'est l'anniversaire de Virgile, mais en plus, on va revoir la mer! Depuis le Vietnam qu'on ne l'avait plus vue!!! On n'est plus qu'à 50km de la côte, on peut y arriver sans problème pour le déjeuner. Sauf que... c'est sans compter les Iraniens.
Nous faisons un tout petit détour par la
ville de Behshahr car nous avons besoin de trouver un café internet. Celui-ci est fermé. Mais Ali (encore un autre)
nous propose de prendre le thé avec lui, le temps d'attendre l'ouverture du
magasin, dans une demi-heure. Pourquoi pas? Nous l'accompagnons dans la
mosquée, où le thé est toujours chaud. Mais il faut encore traverser la cour.
Et dans cette cour, on tue trois montons, on les vide de leur sang, et on les
prépare pour la casserole... l'estomac retourné, les petits biscuits ont du mal
à passer.
Finalement, le café internet n'ouvre pas,
mais Ali nous conduit dans un autre endroit. Il nous attend pendant une heure,
le temps pour nous de contacter des warmshowers à Téhéran. Puis, sans nous
demander notre avis, et toujours avec un grand sourire, il nous emmène en
voiture sur le site du jardin d'Abbas Abad, à 8km de là. Et ben...
pourquoi pas?
Il s'agit d'un jardin en ruine, aujourd'hui
classé par l'Unesco, et qui fut l'un des plus beaux jardins perses. On
distingue encore les traces des anciens canaux, des anciennes fontaines, des
anciennes cascades... et la vue sur le lac, en contrebas, produit son effet.
C'est le premier jardin perse que nous visitons, et c'est loin d'être le
dernier. Nous en reparlerons dans un autre article.
Étienne est tout content de notre visite du
jardin. On retourne tous ensemble à la mosquée, car maintenant, il est temps de
manger. C'est la mosquée qui offre, encore une fois, la nourriture pour tout le
monde : un succulent repas, avec du riz parfumé aux légumes et aux raisins, du
poulet, du yaourt aux herbes... Avec tout ça, l'heure tourne, et il est grand
temps de repartir si nous voulons voir la mer ce soir! Nous prenons congé de
nos hôtes, nous sommes une fois de plus chargés de cadeaux (notre souper dans
des barquettes, des gâteaux...), nous subissons une fois de plus, mais avec le
sourire, la séance photo obligatoire, et
on file à la plage!
Le soleil se couche dans une heure, si on
roule à 30km/h en faisant des relais, c'est encore jouable... mais c'est sans
compter les militaires! C'est vrai que faire des photocopies de nos passeports,
pendant un quart d'heure, c'était indispensable... bref. Cette fois-ci, on a
perdu. La mer ce sera pour demain. Heureusement qu'il y a toujours
l'anniversaire de Virgile pour faire la fête ce soir!
Petit-déj' d'anniversaire : des crêpes! |
Camping dans un verger de tangerines (une sorte de clémentines) |
Nous voici donc à la mer Caspienne!!!!
Bon, on ne va pas non plus trop
s'emballer... car c'est très moche. Il y a des immeubles partout. Dont beaucoup
sont abandonnés à moitié construits. Ce qui est chouette, en revanche, c'est
d'observer les Iraniens et les Iraniennes qui se promènent. L'air du large
semble amener un petit souffle de liberté, et on voit parfois un voile se
soulever, le temps d'une photo, avant d'être reposé sur l'extrémité du crâne,
cheveux au vent.
On sent qu'on se rapproche de Téhéran : les
femmes sont de moins en moins couvertes, et de plus en plus coquettes. Le
maquillage apparaît, les mèches de cheveux autour du front aussi, et on voit
parfois une natte qui dépasse dans le dos. Certaines femmes portent aussi un
grand pansement blanc sur le nez : oui, la chirurgie esthétique est très à la
mode en ce moment! Et le pansement est, paraît-il, porté très fièrement, car il
est le symbole d'une certaine réussite sociale.
La côte n'est pas très belle, mais par
contre, ce qui est intéressant, c'est qu'aujourd'hui et demain, c'est l'Achoura.
Vous ai-je déjà parlé de l'histoire de l'imam Hossein? Non peut-être pas
encore.
En fait, cela fait dix jours que les chiites
commémorent la mort de l'imam Hossein. Hossein était le 3e imam chiite, fils de
l'imam Ali, et petit-fils du prophète Mahomet. Il s'est fait assassiner le jour de l'Achoura : l'Achoura est devenue, pour les
musulmans chiites, un jour de cérémonie religieuse très importante, qui marque
donc la fin du deuil d'Hossein.
Depuis dix jours, notre vie à nous est elle
aussi imprégnée de ce deuil de l'imam Hossein : les drapeaux noirs envahissent
les rues, les chants à la mémoire d'Hossein résonnent aux heures de prière, et
les mosquées nous nourrissent. Pas seulement nous, d'ailleurs : pendant ces dix
jours de commémoration, le soir, tout le monde va manger gratuitement à la mosquée.
Les familles se relaient, jour après jour, pour cuisiner à tour de rôle. C'est
un chouette moment de convivialité! Dans la rue aussi, il y a toujours un petit
stand "Imam Hossein" où on peut boire du thé à volonté, et grignoter
des sucreries... mais bon, on n’abuse
pas trop quand même, ce serait pas très correct.
Donc, revenons à nos moutons : aujourd'hui,
c'est l'Achoura, la big teuf.
En traversant les villages de la côte, l'un
après l'autre, on assiste à toute une série de parades. Les hommes défilent, en
chemise noire, et se frappent la poitrine en rythme. D'autres se frappent le
dos avec des chaînes en métal (mais ne vous affolez pas, ça n'a pas l'air de
faire très mal... c'est juste pour le spectacle). En tout cas, c'est très
impressionnant. Vous verrez ça dans le film.
Avec tout ça, on finit par arriver à Amol.
Alors que nous sommes en train de regarder une xième parade pour l'imam Hossein,
nous sommes, comme d'habitude, abordés par plein de curieux. Noruz sort du lot
: il parle bien anglais, il a des enfants à l'étranger, et il nous invite chez
lui.
Quel bonheur pour Marion! C'est la première
famille que nous rencontrons où les femmes ne portent pas le voile en notre
présence. Marion peut même se mettre en T-shirt! Oh joie.
Noruz est géologue. Il a 4 enfants, dont
un fils qui vit aux USA et une fille en Nouvelle-Zélande. Ses deux autres
filles sont ici : l'une est sage-femme à l'hôpital, l'autre, Ate, est
étudiante. Ate est très naturelle et expressive. Ça fait du bien de voir ça!
Nous allons souper avec toute la famille à
la mosquée du village natal de Noruz. Les hommes d'un côté, les femmes de
l'autre. Chez les hommes l'ambiance est sérieuse : après le discours du mollah,
tout le monde mange calmement. Mais chez les femmes, c'est papote et
compagnie, avec des enfants qui courent partout sur les tapis!
Nous dormons chez Noruz ce soir-là. Et le
lendemain, nous décidons de prendre un bus pour Téhéran. Eh oui, nous
devenons fainéants... pas le courage de franchir les monts Elbourz qui nous
séparent de la capitale, d'autant plus que la route est très fréquentée. Et puis surtout, nous ne voulons pas être en retard...
car à Téhéran, nous avons rendez-vous!
1 commentaire:
Hello,
on ne se connait pas mais je tenais à vous dire que c'est un grand plaisir de suivre votre blog. J'ai voyagé à travers l'Asie (pas en vélo) il y a quelques années et j'ai l'impression de revivre complètement ce voyage.
bonne route et surtout, profitez de tous les instants !
Xavier
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