Carte du parcours

dimanche 8 novembre 2015

Turkménistan : la traversée du désert



Du 28 septembre au 2 octobre 2015

Ce matin nous sommes le 28 septembre, jour de notre entrée au Turkménistan. On se lève tôt pour passer la frontière au plus vite et ne pas perdre de temps sur nos 5 précieux jours de visas turkmènes.
Mais, comme d'habitude, le passage de la frontière n'est pas aussi rapide que nous l'espérions... après avoir bataillé pour obtenir une traduction du formulaire à remplir (uniquement disponible en turkmène), il faut de nouveau vider le contenu de nos 11 sacoches! Après deux bonnes heures, nous sortons enfin. Le top départ est lancé, pas question de trop traîner!

On passe la frontière avec Rafal et Hannah, un couple polonais très sympa
Traversée de l'Amou-Daria, qui prend sa source dans les Pamirs afghans, 
et qui se jette dans la mer d'Aral (enfin... ce qu'il en reste)
Ici le litre de 95 ne coûte que 30 cents d'euros

40km après la frontière nous entrons dans la ville de Turkmenabat : une ville de style soviétique assez tristounette, avec un parc austère et vide, et de gros blocs d'immeubles. On ne croise pas grand'monde, mais les quelques premiers Turkmènes que nous rencontrons sont adorables : le monsieur de la pompe nous fait cadeau d'un demi-litre d'essence et les personnes qui attendaient l'ouverture de la banque nous font passer tout à l'avant de la file.

Statue dorée de Gourbangouly Berdymoukhamedov, 
le nouveau président qui a remplacé Niazov (le Turkmenbachi).
Nouveau président, nouveau culte de la personnalité. Celui-là, il s'est donné 
le nom de "Arkadag" (patron protecteur) 
et le surnom "éleveur de chevaux du peuple"... original!
Le plus grand bazar que nous n'avons jamais vu. Complètement vide.
Dès la sortie de Turkmenabat, nous voici dans le désert. Un vrai, un grand, un beau désert tout sec, à perte de vue. Heureusement, nous avons deux grosses poches à eau de réserve, pour ne pas risquer de mourir de soif!

Aaaah! Route parfaite!!!!
Nous sommes dans le désert du Karakum. Il y a du sable, mais aussi des arbustes et finalement assez peu de dunes

Pour notre deuxième journée au Turkménistan, on bat notre record de distance : 140 bornes. Il faut dire que le vent est dans notre dos, que la route est en bon état, et qu'on roule à 24km/h de moyenne! Autour de nous, c'est toujours le désert. Parfois, quelques collines rompent la monotonie du paysage.

Marion s'étire pour la première fois du voyage!

À midi nous passons devant un petit village, perdu au milieu de cette immensité, avec un hôtel-restaurant en bord de route. Le patron est ravi de nous voir, et nous passons trois bonnes heures à discuter avec lui, dans un mélange de russe, d'anglais, de dessins et de gestes. Aujourd'hui patron d'hôtel, il était, il y a quelques années, champion de Taekwondo dans l'équipe nationale turkmène, et pour ses compétitions il a voyagé en Russie, en Ouzbékistan, et même en Tchécoslovaquie, ce dont il est très fier! Nous parlons aussi de la difficulté pour les Turkmènes de sortir de leur pays, et des différences de pouvoir d'achat entre l'Europe et le Turkménistan (le pain ici est proportionnellement deux fois plus cher, mais l'immobilier est moins cher).  Marion discute avec les femmes. Elles sont étonnées de savoir comment elle fait pour ne pas avoir d'enfant, après déjà "un an de mariage" (depuis l'Asie centrale, nous racontons à tout le monde que nous nous sommes mariés avant notre départ de Belgique). Après le repas, le patron est très fier de nous amener dans le jardin pour nous montrer ses trois dromadaires, dont il tire du lait tous les jours!

Quelques heures passées à l'hôtel Ak Yol, avec Merdan le patron

Le troisième jour, nous prenons de temps de faire un petit détour par le site archéologique de Merv, inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO.  Nous nous promenons à vélo, pendant plusieurs heures, entre des ruines de murailles, de tours, de mausolées...

Les dromadaires ont définitivement remplacé les vaches!
Vélo sur le site de Merv
Il y a toute une série de cités fortifiées, dont Erk Kala (6e-5e s.av.JC), 
Gyaur Kala (3e s.av.JC) et la cité médiévale de Sultan Kala (9e s.ap.JC)... 
c'est très vieux, quoi!
Merv est aussi un lieu de pèlerinage
L'ancienne citadelle Erk Kala (la plus ancienne)
Une citerne à eau
Le mausolée du sultan Sanjar, XIe s., dynastie des Seldjoukides

La ville de Mary, nous ne faisons que la traverser rapidement, juste le temps d'apercevoir toute une série d'énormes bâtiments, quelques statues dorées du président, et des alignements de blocs soviétiques...

Ne pas rire...
Encore lui!
La ville, elle ressemble surtout à ça

Notre route se poursuit indéfiniment, droite et lisse, au milieu de l'immense désert. Quelques arbres apparaissent à l'horizon... c'est un petit bosquet ombragé sur le bord de la route. Nous nous arrêtons, et quelle surprise, un magasin de vêtements traditionnels s'est installé ici!
Avec de magnifiques chapeaux en poils de mouton, courts ou angora, noirs ou blancs (les blancs sont les plus chers!). Quelques Turkmènes sont en train de faire leur shopping. On ne résiste pas, et on  enrichit notre collection de chapeaux!


À propos de mode, il faut absolument qu'on vous parle des robes turkmènes. Les femmes, au Turkménistan, portent de superbes robes longues, de toutes les couleurs, avec des plastrons brodés à l'avant. Les foulards, bien sûr, sont assortis.


Pour rejoindre l'Iran, nous empruntons le chemin le plus court. Et le chemin le plus court nous fait passer par une petite route bien défoncée, qui nous fait bien rire!

Ça, ça va encore
Un peu de caillasse...
Ça descend...
Et ça remonte!

Mais déjà, nous sommes aux portes de l'Iran. Cinq jours, c'est tellement rien.
Finalement, grâce au vent dans notre dos, la traversée du pays s'est faite tranquillement, sans stress. Nous pensions que nous ferions du vélo toute la journée, mais finalement nous avons pu faire une visite et rencontrer quelques gentils Turkmènes... ce fut cinq jours intenses.
Nous voilà à Sarakhs et nous entrons en Iran. Nous quittons l'Asie Centrale. Nous entrons dans le monde perse et en République islamique...une grande page se tourne!


Deux militaires nous accueillent les bras ouverts, avec leur visage typiquement iranien, leur grand sourire, leurs tasses de thé. Et nous apercevons, derrière eux, les premières femmes en tchador noir.

1 commentaire:

Unknown a dit…

Coucou les gars,
C'est un plaisir de vous lire juste avant d'aller travailler au Colruyt :).
Ça fait voyager pendant quelques instants. Merci

Bonne route. Plein de bisous