Après
notre petite virée sur Chypre, nous poursuivons notre route le long de la côte
turque de la Méditerranée. Nous rejoignons d'abord Alanya et Antalya, une
région hautement touristique, avant de longer la côte lycienne, tout simplement
magnifique, et beaucoup plus sauvage. Tout le long de la côte s'enchaînent des
sites archéologiques... quand les mollets ne sont pas trop fatigués et que le
temps est clément, on passe donc de longues heures à nous promener au milieu
des ruines.
Les
premiers jours ne sont pas très drôles : on est souvent obligés de rouler sur
la 2x2 voies en construction, qui est peu à peu en train de remplacer la jolie
petite route qui ondule le long des falaises. Et la météo joue contre nous,
nous sommes régulièrement trempés par des pluies orageuses qui, heureusement,
sont souvent rapidement remplacées par le soleil. Ici, ce sont déjà les
giboulées de printemps!
Il y en a un autre qui n'aime pas la pluie
Petit dèj' prolongé jusqu'à la fin de l'averse
Soleil!
Nous
retrouvons les bananiers (ici, l'hiver semble les mettre à rude épreuve), et on
voit aussi de nombreuses serres dans lesquelles poussent aubergines, poivrons,
concombres et salades. Nous apprenons au passage que ces serres de légumes "hors
saison" sont chauffées la nuit avec des déchets trouvés par-ci par-là... miam.
Un agriculteur nous a offert une salade!
De
temps en temps la route s'éloigne dans la montagne, et plus elle s'éloigne,
plus ça monte... et ça finit toujours par redescendre au niveau zéro! Nous
avons beau longer la côte, certaines journées ressemblent à des étapes de
montagnes où nous peinons à atteindre les 60kms journaliers.
Comme
dans chaque pays, nous nous efforçons tant bien que mal d'apprendre quelques
mots dans la langue locale. Ce qui est marrant, en Turquie, c'est qu'il y a
plein de mots qui se prononcent comme en français, mais dont l'orthographe est
bien différente. C'est souvent en lisant à voix haute les panneaux en bord de
route que nous nous en rendons compte. Par exemple : "peyzaj proje",
"bagaj", "otobüs", "şic" (chic), "bisküvi","şoför" (chauffeur),
"taksi", etc...!
Nous
nous arrêtons devant le grand château fortifié d'Anamur. Un colosse de
pierre qui, année après année, est davantage grignoté par les vagues. Sami, le
gardien, nous dit que nous ne pouvons pas entrer car le château est en train
d'être rénové. Mais il nous indique un petit chemin qui nous permet de grimper tout
en haut des remparts, puis nous invite à partager le thé, bien sûr! Comme en
Iran, le thé turc est très fort. On le boit donc très sucré!
Le château d'Anamur
Anamurium
Étienne au hammam
La
région d'Antalya est très touristique. Avant d'atteindre la ville, nous passons
à côté d'immeubles d'hôtels tous plus horribles les uns que les autres, qui
attendent la venue des Allemands (déjà nombreux) et des Russes (qui ne viendront
sûrement pas cette année).
À
Alanya, à l'écart des complexes hôteliers se dresse la citadelle,
perchée au sommet d'une presqu'île. Nous grimpons à vélo jusque dans l'enceinte
des murs... et trouvons un endroit de camping parfait, à l'abri des regards,
surplombant la terre et la mer.
Citadelle d'Alanya
Hôtel Bellevue
Les immeubles d'hôtel sur la côte
Bon, là, on n'a pas trop eu le choix de l'hôtel, on devait vite trouver un abri
Le stade du site archéologique de Perge, près d'Antalya
Nous
sommes heureusement surpris par la ville d'Antalya. Très touristique,
certes, mais un centre ancien très vivant, où des petits groupes de jeunes aux
vestes en cuir et des couples amoureux peuplent les ruelles à la nuit tombée.
Cela faisait longtemps que nous n'avions plus observé de vraie "vie
nocturne", et c'est chouette de retrouver cette ambiance!
A Antalya on a trouvé un Décathlon! (Etienne a retrouvé ses chaussures comme elles étaient au début du voyage:-)
À
Antalya, dans un salon de thé, nous faisons la connaissance de Danielle et
Mevlüt.Elle est française, il est turc
et français, ils vivent en France mais viennent régulièrement dans la région
d'Antalya pour rendre visite à la famille. Nous sympathisons rapidement, puis
Danielle et Mevlüt nous proposent très gentiment de nous héberger. Après une confortable
nuit dans leur bel appartement, nous accompagnons Danielle et Mevlüt au marché
local, où nous faisons le plein de provisions (le yaourt et le fromage sont à
se rouler par terre), et nous mangeons des gözleme (sortes de crêpes aux
épinards et fromage). Danielle et Mevlüt nous apprennent plein de choses sur la
Turquie, entre autres. Leur accueil inattendu et chaleureux nous a beaucoup
touchés, avec eux nous nous sentions à la fois en France et en Turquie, chez
nous et en voyage, c'était idéal!
Mevlüt et Danielle
Au marché d'Antalya
Au-delà
d'Antalya, nous arrivons dans la région appelée Lycie. La côte lycienne
est particulièrement belle et préservée. Un chemin de randonnée longe
d'ailleurs cette côte, sur 500km : c'est la fameuse voie lycienne (un
"chemin des douaniers" qui n'a rien à envier à son équivalent breton!
Avis aux amateurs!). À deux reprises, nous quittons la route principale pour
emprunter de plus petites routes ou des pistes, et nous approcher un maximum de
la voie lycéenne. C'est lors de ces détours que nous avons trouvé les plus beaux
paysages de notre passage sur la côte turque : des forêts de pins d'Alep, des
presqu'îles couvertes de genêts en fleurs et d'acanthes, une mer turquoise, et des chapelets
de petites îles à l'horizon...
De nouveau quelques serres...
Les supers cantines turcs, avec leurs "plats maisons"
L'ancienne
Lycie comportait de nombreuses cités dont nous visitons les vestiges.
Phaselis,
la ville aux trois ports, à cheval sur une presqu'île, que nous visitons sous
la pluie. Phaselis vivait du commerce du bois, et aujourd'hui, lentement, les
arbres prennent leur revanche!
Chimaera,
où des flammes sortent de terre.
Olympos,
envahi par la végétation et bordé par la petite plage de Çirali. On y a
rencontré notre ami le grand labrador doré, qui nous a courageusement suivis
pendant 30km, en courant, avant d'abandonner à cause de ses courbatures.
Myra,
son grand théâtre et ses falaises colonisées par des tombeaux-troglodytes aux
mille visages.
Kaş,
une jolie petite ville portuaire. Nous plantons la tente à côté du théâtre
antique. Avec le beau temps qui est de retour et des températures autour de
20°C, on campe tous les soirs avec plaisir. On accroche souvent une poche à eau
à une branche d'arbre pour pouvoir se doucher. À Kaş, en prenant notre douche,
à la tombée du soir, nous avons une belle vue sur le théâtre illuminé. Plutôt
classe!
Patara,
un site qui nous a beaucoup plu : c'est ici que se trouve la plus grande plage
de Turquie et c'est ici que serait né Saint-Nicolas. Il y a un grand théâtre et
un odéon reconstitué. Mais surtout, il y a de longues dunes de sable couvertes
de pins et habitées par les chèvres. Derrière les dunes s'étendent des marais
couverts de roseaux et habités de grenouilles. Au milieu des dunes et des
marais sont dispersées de vieilles pierres ou d'anciennes colonnes doriques,
les restes de monuments colossaux aujourd'hui presque disparus : ici un phare,
ici une agora, là-bas un pan de mur en équilibre instable, et quelques
tombeaux...
Xanthos,
ancienne capitale de la Lycie, qui sera notre terrain de camping pour une nuit
: nous plantons la tente entre les tours funéraires et l'ancien théâtre. Le
matin, des chèvres occupées à tondre la pelouse viennent nous tenir compagnie!
Trouver de l'eau en Turquie c'est facile, il suffit de suivre les minarets
Camping près des ruines de Xanthos
Entre
Karadere et le village de Gey, la piste n'est pas facile, on doit pousser les
vélos (enfin, surtout Marion). En plus il fait moche ce jour-là, on grimpe dans
les nuages, ce qui est bien sûr assez frustrant. Alors que nous arrivons en
haut du col, un village apparaît dans la brume. Dans ce village, un homme nous
tend deux oranges, deux bananes, et nous invite à boire le thé chez lui. Şevket
a un enfant, et travaille dans une des carrières de marbre situées en
contrebas. Il nous parle de la technique de sciage à eau, des Russes et de la Turquie,
d'Erdogan (dont il est plutôt satisfait)... tout cela dans un mauvais anglais, avec
des gestes et des mots de turc, mais c'est bien suffisant pour communiquer,
quand l'envie y est!
Carrières de marbre
Şevket, son fils, et les pilons de poulets qu'il nous offre encore avant le départ
Tout petits...
Murets de pierre sèche
Descente vers Ölüdeniz
Avant
de rejoindre la ville de Fethiye, rapide petite pause à Ölüdeniz, une
cité balnéaire-fantôme, car nous sommes en basse saison... assez glauque. Un
autre visage de la côte turque.
Quelques
kilomètres plus loin, une autre cité fantôme, mais d'un autre genre : en 1923, Kayaköys'est vidée de ses habitants suite aux
échanges de population ayant eu lieu après la guerre gréco-turque : à cette
époque, un million et demi de chrétiens turcs ont été chassés de chez eux et
ont du rejoindre la Grèce, et 500 000 musulmans grecs ont dû émigrer en Turquie.
Kayaköy a été laissée à l'abandon, et aujourd'hui c'est un grand village de plus de 4000 maisons
en ruines.
Nous voici à Fethiye,
dernière ville de Lycie. Fethiye est une jolie ville portuaire, qui est restée
assez authentique et préservée du tourisme de masse. Nous rejoignons les quais
du port et nous trouvons un salon de thé super sympa dans lequel nous dévorons des
gözleme (ces crêpes aux épinards) et nous enchaînons les thés.
L'ambiance y est très paisible, alors que l'établissement déborde de bandes de
vieillards qui bavardent, jouent au backgammon pendant des heures, ou regardent
la télévision...un salon de thé turc
comme on les aime!
Arrivée à Fethiye
Thé et gözleme
À Fethiye nous sommes
hébergés par Özgur et sa famille (membres du réseau warmshower). Özgurest pianiste et informaticien, sa femme Asle
est professeur d'art, et ils ont une petite fille de huit ans qui est à
croquer. Ils font plein de choses par eux-mêmes : le savon pour la machine à
laver, les olives, le fromage, le beurre, le pain, le yoghourt, et plus encore... Étienne teste le super vélo
d'Özgur : un vélo à courroie avec changement de vitesse Shimano Nexus! Özgur et Asle nous accueillent deux jours. Le temps pour nous de reposer
un peu nos mollets, de profiter de leur
cuisine équipée, et de partager avec eux de beaux moments d'échanges interculturels,
et de fous rires!
On leur a fait découvrir la mousse au chocolat, ils ont adoré!
Et la p'tite vidéo pour votre dessert à vous!
2 commentaires:
Djédjé-qui-n'est-pas-un-robot
a dit…
Ah, la belle bleue !!! Faut bien reconnaître qu'elle est tout à fait irremplaçable... surtout depuis de tels écrins. Délicieuses galettes aux épinards en perspective. Chouette ! Emouvante la belle labrador dorée. Et merci pour le super choix Zaz dont la voix cassée me saisit à chaque fois d'émotions. Et en plus je trouve Marion Zazesque ou Zaz Marionnette comme on voudra. A très bientôt.
2 commentaires:
Ah, la belle bleue !!! Faut bien reconnaître qu'elle est tout à fait irremplaçable... surtout depuis de tels écrins.
Délicieuses galettes aux épinards en perspective. Chouette !
Emouvante la belle labrador dorée.
Et merci pour le super choix Zaz dont la voix cassée me saisit à chaque fois d'émotions. Et en plus je trouve Marion Zazesque ou Zaz Marionnette comme on voudra.
A très bientôt.
Merci pour le dessert toujours aussi savoureux��bizzz tout plein des ceccaldi
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