Du
8 au 21 avril 2016
Nous sommes en Europe, et
cette fois-ci, pour de bon!
Au poste de frontière,
nous doublons toutes les bagnoles, et comme d'habitude, personne ne nous dit
rien. Au contraire, les douaniers sortent spécialement de leurs cabines pour
nous accueillir, la classe... nous interrogeons un jeune militaire qui nous
apprend les rudiments de la langue bulgare. Avec le temps, on a fini par savoir
quels sont les mots les plus utiles : "bonjour", "merci",
"au revoir", "un", "deux", "combien ça
coûte", "France" et "Belgique"!
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Une longue file de camions à la frontière... 2,8 km! |
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Pas évident à déchiffrer |
Première impression :
route nickel chrome, on est dans un pays riche. Puis on bifurque... ok. On
s'est complètement trompés, revêtement pourri.
Première ville : c'est un
peu la déprime. On retrouve les blocs de style soviétique que l'on connaît si
bien, et nous avons la sensation que tous les visages sont fermés. On décide alors
de commencer un petit jeu sur nos vélos : à celui qui obtiendra le plus de
réponses à nos grands signes de bras et à nos "ZDRAVEI!"
puissants ("bonjour" en bulgare). Et ben ce n’est pas si facile...
Les regards glissent sur nous comme si nous n'existions pas, c'en est presque
vexant. Dans le supermarché, il faut vraiment gueuler pour obtenir un vague
bonjour! Puis nous remarquons que les Bulgares que nous croisons ne semblent
pas davantage communiquer entre eux. Drôle d'impression. Peut-être est-elle
d'autant plus poignante que nous sortons de Turquie.
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Vous comprenez pourquoi on l'a choisie! |
Pour se redonner du moral, ce soir-là, sous la
tente, on se prépare des pâtes, des courgettes à la crème, et on s'enfile une
bouteille de Gewurztraminer (bulgare) bien frais . C'est efficace.
Route vraiment chiante le lendemain. Rien de
spécial à voir. Une ligne droite bordée de haies, des champs et des prés qui se
succèdent sans surprise. Les lilas sentent bon. Mais les Bulgares roulent comme
des dingues. Ceci dit, pour une fois, nous aussi on aimerait bien aller un peu
plus vite...
Pause déjeuner dans un village aux murs gris. Plat
unique : une soupe au poulet avec brochettes de viande. Effectivement, en
Bulgarie, on aura du mal à trouver des légumes dans la cuisine bon marché. Alors on commande deux soupes avec beaucoup de
pain. Quelque chose que l'on n'avait jamais vu avant : ici, dans les petits
restaus bulgares, on paie à la tranche de pain (5 cents l'unité)!
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Soupe au poulet qu'on trouve partout en Bulgarie |
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Notre plat préféré : les poivrons farcis |
Peu avant de nous arrêter pour camper, nous
faisons une chouette rencontre : une petite femme au teint foncé, aux cheveux
noirs, et portants de grands anneaux aux oreilles. Elle est tzigane. Alors que
nous ne lui demandions qu'un petit peu d'eau pour remplir nos bouteilles, elle
nous offre des verres de jus de fruit, nous fait asseoir avec elle, et nous
pose plein de questions. C'est assez rigolo, nous communiquons avec des mots de
russe, des mots d'allemand, des mots d'anglais... et quelques mots de langue
tzigane, que nous apprenons avec elle.
L'orage éclate, et les premières gouttes tombent
lorsque nous sommes à l'abri sous la tente. Les oiseaux chantent encore, les
plumes trempées. Pendant deux jours, la pluie tombe en continu.
Fort heureusement, le lendemain matin nous
atteignons la ville de Plovdiv. Quel nom charmant, n'est-ce pas?
Nous tombons sous le charme du centre-ville de
Plovdiv, avec ses maisons colorées en plein style baroque... c'est si exotique,
pour nous qui venons d'Orient! Des façades en porte à faux, des enduits
fleuris, des trompe-l'oeil, des salons d'apparat boisés et aux hauts
plafonds...
Une vraie découverte, et d'autant plus belle
qu'inattendue!
Nous décidons alors de rester une nuit sur place.
Une fois n'est pas coutume, nous dormons en auberge cette nuit! Il faut dire
qu'un énorme orage éclate au-dessus de
nos têtes, ce qui influe quelque peu notre décision. Cette auberge est absolument fantastique, si
vous passez un jour par là, ne la manquez pas (son nom : Old Plovdiv Hostel).
Cette auberge est aménagée dans une vieille maison baroque pleine de charme et
bien rénovée, où les "dortoirs" sont de véritables chambres de
princesses.
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Le quartier ancien |
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Le quartier bobos-branchés |
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En 2019, Plovdiv sera la capitale de la culture en Europe |
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Le musée d'ethnologie dans une superbe maison |
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ça, c'est l'auberge! |
Depuis que nous sommes à Plovdiv, les Bulgares que
nous rencontrons sont quand même beaucoup plus sympathiques et ouverts que ceux
que nous avions précédemment croisés. Et cela n'est pas seulement lié au fait
qu'il s'agit d'une ville touristique, car lorsque nous quittons Plovdiv pour grimper
dans les montagnes, cela se confirme : tout le monde nous salue gentiment, et même
avec le sourire! Comme quoi, les premières impressions ne sont pas toujours les
bonnes.
Nous roulons maintenant sur une petite route
sinueuse, dans le massif des Rhodopes. Après la pluie, et sous les
rayons de soleil d'un printemps capricieux, d'enivrantes odeurs de pin et de
miel nous accompagnent partout. Nous traversons de petits villages lovés entre
des versants boisés. Dans certains de ces villages, nous voyons le minaret
d'une mosquée, et dans d'autres, c'est le clocher d'une église qui dépasse des
toits. Aux abords des villages nous longeons de petits champs fleuris et nous
croisons beaucoup de paysans montés sur leurs charrettes tirées par des chevaux.
En effet, ici, l'agriculture ne semble pas mécanisée : les champs sont labourés
à la charrue. C'est très émouvant pour nous de voir ces hommes et ces chevaux
qui travaillent la terre ensemble, lentement, avec peine.
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Travail à la charrue |
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Devant nous le massif de Rila |
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Un champ de bûche, à quoi ça sert... vous avez une idée? |
À côté de la route se trouve une toute, toute
petite voie de chemin de fer. Elle est très marrante, car on la voit parfois
faire des tours sur elle-même, des boucles compliquées, pour arriver à grimper
les côtes! Et lorsque le train passe, c'est tout un poème, on se dirait dans un
livre pour enfants : deux ou trois wagons sont tirés par une petite
locomotive rouge. Pour nous saluer, le conducteur du train nous klaxonne
lorsqu'il nous voit, et les passagers nous font des signes de la main! Le soir
nous plantons la tente tout à côté des rails, et lorsque le train passe, le
conducteur rigole bien en nous voyant en train de cuisiner. Et le lendemain matin
à 7h, nous sommes réveillés en sursaut par le klaxon du train qui repasse en
sens inverse!
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Bivouac et voie de train |
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Sur la route on rencontre Adam, un australien hyper sympa que l'on avait
déjà rencontré au Kirghizstan!!! Incroyable, une fois de plus... |
Au village de Rila, nous montons de 1000m pour
visiter le fameux monastère de Rila (un haut lieu de pèlerinage
orthodoxe). Il est impressionnant par sa taille, mais on doit dire qu'on est un
peu déçus... on ne pensait pas que tous ces motifs de pierre et brique sur les
façades n'étaient que de la peinture sur enduit... on est surpris, mais pas
vraiment charmés.
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T'en as marre de la pluie ou de la visite? Hâte d'être demain? |
Nous redescendons et filons droit vers Sofia, la
capitale, car nous avons une nouvelle visite : Claire, la maman d'Étienne, et
son compagnon Michel, viennent nous rejoindre pour le week-end!
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Un champ de blé, un champ de voitures, un champ de patates, un champ de voitures,... |
Retrouvailles émouvantes à Sofia... eh oui,
ça fait quand même un an et 7 mois qu'Étienne n'avait pas pu embrasser sa
maman!
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Maman-Claire et Michel |
On ne vous parlera pas beaucoup de la ville de
Sofia elle-même... car d'une part, rien ne nous a vraiment marqués ou charmés
dans cette ville, et d'autre part, parce que nous étions bien plus occupés à
discuter qu'à visiter!
Promenades dans les rues, repas animés et
randonnée sur les hauteurs de la ville... et voilà que le temps file et c'est
déjà l'heure du départ. Nous avons particulièrement apprécié notre dernière
journée avec Claire, dans les quartiers plus populaires de Sofia, au marché local,
et au restaurant Moma, que nous recommandons chaudement!
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La cathédrale Alexandre-Nevski |
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Une balade dans les montagnes surplombant la capitale |
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Ah bah, quand même ça valait bien une photo! |
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La rando du dimanche des habitants de Sofia, un peu acrobatique quand même! |
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C'est le carnage comme d'hab! |
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Fast-food de 1m² |
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Les boulangeries vendent beaucoup de pâtisserie salées |
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La synagogue de Sofia |
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Les éternels passages souterrains sous les boulevards à la soviétique... |
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A dans 3 mois! |
Ensuite, nous piquons plein nord pour rejoindre
le... DANUBE! Le Danube, que nous allons quitter et retrouver à plusieurs
reprises dans les semaines à venir, de Belgrade à Vienne, en passant par Budapest
et Bratislava.
S'ensuivent donc trois jours de vélo dans la
campagne bulgare, sans rien de très particulier à raconter, jusqu'au Danube et
à la frontière serbe. Voyez plutôt ça en images...
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Fais pas la gueule sinon on te roule dessus! |
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Un incruste sur nos vélos - "Je ne transporte personne, désolé!" |
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Sur le conseil de 2 cyclos belges, on passe par le canyon de l'Iskar après Sofia |
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Là, il fallait sortir du canyon! |
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On quitte les montagnes pour la plaine du Danube |
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Au bord du Danube |
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A quelques kilomètres de la frontière |
On vous embrasse, et on vous retrouve en Serbie!
1 commentaire:
Très heureux d'avoir rencontré Etienne place du marché à Chaumont !
Et nous nous sommes régalés à visiter votre blog !!!
Je voudrais vous envoyer une photo, pouvez-vous me donner une adresse email ?
Patrick Foissard
patfoissard@gmail.com
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