Birmanie : au pays des longhis

Mingalaba ! Nous revoilà!
 

Tout va bien, nous revenons tout juste de trois belles semaines en Birmanie (ou Myanmar), où les mauvaises connexions internet ne nous ont pas permis de vous envoyer de nouvelles fraîches. Attendez-vous donc à un article plus long que d'habitude! Installez-vous confortablement, avec un petit café (ou, mieux, un thé parfumé), un petit plat de riz, et c'est parti...

Nous sommes très heureux de notre séjour dans ce pays que nous avons parcouru "en sac à dos", sans nos vélos. Ce n'était pas toujours facile (les transports sont fatigants, la saleté omniprésente, la nourriture nous rendait tout le temps malades), mais c'était magnifique et très dépaysant.

Le 9 novembre, en arrivant à Bangkok à vélo, nous avons débarqué chez Tanguy qui nous a très gentiment accueillis pendant trois jours. Nous n'avons pas vraiment eu l'occasion de visiter Bangkok, car nous avions surtout besoin de nous reposer, et Marion est tombée malade. Le 12 novembre nous laissons nos vélos et la majeure partie de nos bagages chez Tanguy, et nous embarquons dans un vol pour Yangon (ou Rangoun). 

Mais pourquoi donc un AVION, me direz-vous? Eh bien nous avions bien sûr imaginé parcourir la Birmanie à bicyclette, mais il est encore très compliqué et vraisemblablement toujours assez dangereux de traverser les zones frontalières de la Birmanie par voie terrestre. Nous expérimentons donc pour la première fois le voyage en mode backpackers...

Les rues de Yangon

À notre arrivée au Myanmar nous restons deux jours à Yangon. Nous arpentons les rues du downtown – le quartier central – et visitons notamment la fameuse Shwe Dagon Pagoda et la Botataung Pagoda (qui contiennent toutes deux la moitié d'un cheveu de Bouddha!).

Schwe Dagon Pagoda

Un détail charmant : les tapis verts qui évitent de glisser et de se brûler les pieds

L'or, j'adore...

L'heure de la sieste à la Botataung Pagoda

On s'adapte facilement!

Ce qui nous a surtout plu, c'est de nous balader dans les rues de Yangon, avec les yeux, les oreilles et les narines à l'affût!

Les salons de thé et leurs petits tabourets

La plupart des femmes portent leurs marchandises sur la tête

L'atmosphère de cette ville nous étonne et nous dépayse beaucoup : les rues sont très sales, grouillantes de vie, chaque mètre carré de trottoir est occupé par un vendeur ou un artisan. On retrouve de vieilles machines et de vieux métiers qui n'existent plus chez nous (cireur de chaussures, couturier, réparateur de petits objets divers... il y a aussi des Birmans qui font office de cabine téléphonique, assis par terre devant de vieux combinés. Le téléphone portable commence tout juste à se développer, mais reste hors de prix pour la majorité des Birmans.) Entre ces gens installés par terre avec leurs marchandises, pour marcher dans les rues il faut encore savoir éviter les tas de déchets, les rats, les chiens errants et les mares de bétel!

Connaissez-vous le bétel? Ici, presque tous les hommes, et certaines femmes aussi, en consomment à longueur de journée. Un peu comme la cigarette chez nous. Il s'agit d'une feuille de bétel roulée autour d'une noix d'arec, avec un peu de chaux liquide, et parfois aromatisée avec du tabac. Les stands vendant du bétel sont omniprésents. Les hommes coincent leur bétel sur le côté de leur bouche et mâchent deux ou trois fois, avant de commencer à saliver. Pendant une dizaine de minutes, ils crachent régulièrement par terre, avant de recracher la noix et la feuille de bétel. La noix leur colore les dents en rouge, et la chaux leur brûle les gencives : résultat, les sourires des Birmans sont souvent diaboliques! Dans la rue, il y a des milliers de taches rouges qui parsèment le sol, et parfois de véritables flaques de salive couleur rouge sang. 

"When you smilin'... When you smilin'... The whole world smiles with you"

A bord d'un bus local

Pause à la guesthouse. Ca sent un peu le moisi mais c'est pas trop cher!

De très jeunes nonnes

La Sule Pagoda, entourée de magasins, près de laquelle nous logeons

De l'art en rue...

De vieilles machines à coudre sur le trottoir

Nous sommes, dès le premier jour, frappés par l'élégance des tenues vestimentaires des Birmans. Les femmes portent de longues jupes fleuries et colorées appelées longhi, avec de petits tailleurs cintrés toujours parfaitement assortis. Elles ont le visage décoré de thakana, une pâte de couleur jaune pâle fabriquée à partir d'une écorce d'arbre, faisant à la fois office de maquillage et de crème solaire. Les hommes portent également le longhi (avec de petits carreaux)  avec des chemises. Les plus chics portent des chemises blanches. Parfois aussi, certains hommes se mettent du vernis rouge sur les ongles et du thanaka sur le visage (mais ça ne veut pas dire qu'ils sont de l'autre bord, c'est simplement de l'élégance masculine!)

Les longhis

Etienne fait son choix parmi des centaines de modèles!

En nous promenant dans les rues, nos narines et nos oreilles sont également très sollicitées : les odeurs de bétel, de beignets, brochettes de viandes, les gaz d'échappement des voitures, les coups klaxon omniprésents, les appels des vendeurs ambulants, les raclements de gorge... On ne s'ennuie pas!

Un phénomène tout à fait inhabituel se produit pendant notre séjour: certaines grandes avenues sont désertes et silencieuses... Mais que se passe-t-il donc??? Un policier nous donne la réponse : Obama est également de passage dans la ville aujourd'hui! Quelques heures plus tard, nous apercevons sa voiture passer en dessous de notre fenêtre d'hôtel.

Dans la nuit du 14 au 15 novembre, nous prenons notre premier bus de nuit birman direction Kalaw, une ville située au centre du pays.

Les bus de nuit

 Les bus birmans, c'est toute une histoire... En voici un petit mode d'emploi :

- En général, le standing de votre bus ne dépendra pas du prix que vous aurez négocié. Certains bus sont haut de gamme, mais coûtent le même prix qu'un petit minibus aux banquettes défoncées et aux vitres sales.

- Ne vous étonnez pas de voir le chauffeur brûler de l'encens et acheter des guirlandes de fleurs avant le départ, c'est pour vous porter chance!

- Dès votre entrée dans le bus, le chauffeur se fera un devoir de mettre un peu d'ambiance, et vous aurez droit à un karaoké tonitruant sur les derniers tubs birmans et leurs clips ultra-kitchs. Au bout de quelques heures, lorsque vos nerfs commenceront à lâcher, le karaoké laissera la place à un film comique affreusement surjoué. À 4h du matin, vous n'échapperez pas à la prière bouddhiste qui retentira des hauts parleurs à la sonorité maximale. Elle ne s'arrêtera qu'à 6h du matin, heure à laquelle le karaoké recommencera. Si, par le plus grand des hasards, vous auriez souhaité dormir dans ce bus de nuit, n'oubliez donc pas vos boules quies!

- Une chose est sûre, tous les bus sont climatisés. Mais préparez-vous donc à affronter des températures parfois extrêmes... Ne pas oublier polaire, bonnet, écharpe et grosses chaussettes! (ou vous attraperez un gros rhume, comme nous!)

- Les routes birmanes ne sont pas toujours goudronnées et en bon état, attendez-vous à un sommeil... agité.

- Sur ce, bonne nuit!

Dommage que vous n'ayez pas la musique ça vaut le détour!

Le gars devant à gauche qui a sa tête collée sur la vitre, c'est le copilote du bus,
 indispensable dans un pays où l'on roule à droite avec un véhicule dont le volant 
est également à droite. Dépassement acrobatique garanti!

Le trek entre Kalaw et le lac Inle

Nous arrivons à Kalaw en pleine nuit, et, pour la première fois de notre voyage, il fait froid dehors! Nous grelotons jusqu'au lever du soleil, en attendant de pouvoir nous installer dans une guesthouse.

Le lendemain, nous partons en trek à travers la campagne birmane pour trois jours de marche jusqu'au lac Inle. Ce trek était une formidable expérience.

Nous faisons partie d'un groupe de 6 personnes, et nous sommes guidés par Momo et Théo. Nous avons tous à peu près le même âge et nous nous entendons tout de suite très bien. Pendant ces trois jours de marche, nous traversons de magnifiques paysages. Nous traversons des champs fleuris, des champs de blé, de riz, de piment, de sésame... les parcelles sont de petite taille et de couleurs variées. L'agriculture est encore principalement non industrialisée, et la terre est ici cultivée à la force des hommes et des buffles. Nous croisons des laboureurs avec leur charrue, des hommes menant leurs buffles à la baignade, des femmes travaillant dans les champs de riz... À midi et le soir, nous sommes accueillis dans les maisons de bambous de vieilles personnes, dans de petits villages. Nous nous installons par terre, et Momo nous prépare d'excellents repas. C'est vraiment la belle vie. Quand vous verrez ce symbole @ sous une photo, elle n'est pas de nous mais de Bai, un chinois de Pékin qui prend des photos magnifiques.

Départ de bonne heure dans la brume

Soirée à la bougie

Sur les bords des chemins nous observons des centaines de toiles d'araignée

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@ Zoé et Cyril à droite, notre hôte en face et Antonio à gauche

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@ C'est encore meilleur que ça en a l'air.

@ Nos deux guides, Momo à gauche et Théo à droite

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@ Notre refuge pour la nuit, plutôt confortable!

@ Ici, beaucoup d'enfants et même des adultes se livrent à des batailles de 
cerf-volant, au cours desquelles chacun tente de couper le fil de l'adversaire.

@ Comparez la taille de cet arbre à celle des personnes en bas à gauche

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"Bulgarian people? They don't come here. 
Letonian people? They don't come here. 
Mexican people? They don't come here... 
Oh lalala!....

Dans les villages, des tapis de piments sèchent devant les maisons

Le dernier John Deer 5000

Nous passons ensuite trois journées au lac Inle. Nous faisons des balades en bateau pour observer les pêcheurs, une excursion à vélo autour du lac, et une journée de marche dans les montagnes, pour avoir une vue sur le lac. Nous aimons beaucoup cet endroit. La petite ville de Nyaung Schwe, située au bord du lac, est assez agréable et la nourriture y est très bonne (entre autres, les poissons du lac grillés et les salades d'avocats).

Les pêcheurs et leur grande nasse

Bai - un photographe hors pair originaire de Pékin

Antonio, un Chilien très sympa rencontré pendant le trek

Etienne...

Et lui, on ne sait pas comment il s'appelle.

Visite d'un atelier de tissage

Autour du lac à vélo, ça nous manquait trop!

Visite d'un village en partie sur le lac

Pour notre dernier jour au lac Inle nous avons pris un peu de hauteur

Une de nos rencontres

Sophie, une très bonne amie belge actuellement dans une ONG aux Philippines, nous rejoint pour notre deuxième semaine en Birmanie. Nous nous retrouvons à Bagan, une nuit de bus plus tard. Quel plaisir de la retrouver! Au cours de cette semaine nous passons énormément de temps à simplement discuter ensemble, autour de tasses de thé et de samoussas aux légumes.

Mais à Bagan nous partons aussi à la découverte des temples... Nous louons des vélos, sillonnons le site sur des pistes ensablées, et nous nous perdons parmi cette multitude de pagodes et de stupas. Bagan est un site fascinant, nous tombons sous le charme de cet endroit magique, vaste et calme. 

Les petites pagodes sont souvent perdues en pleine nature...

... ou au milieu des champs

Nous avons assisté à 2 levers (5h45) et 2 couchers (17h15) de soleil

Sophie et Marion

Bouddha élégant, avec vernis et maquillage

Etienne, t'es pas assez souple pour te faire passer pour bouddha...

Avec nous, vélo obligatoire pour tout le monde, non mais!

Une chouette journée avec Noémie et Sandra, deux sœurs françaises en voyage

Nous pouvons grimper sur certaines pagodes qui offrent une belle vue sur le site

Un ballet de montgolfières accompagne chaque lever de soleil

A l'origine les temples étaient recouverts d'enduit sculpté

Nous rejoignons ensuite la ville de Mandalay, située à quelques heures de bus vers le nord.

Mandalay et ses environs

Mandalay est une ville au tracé orthogonal, tout comme le centre-ville de Yangon. Nous nous promenons dans les marchés de rue, et louons des vélos pour explorer l'ensemble de la ville. La circulation est très chaotique : il faut savoir trouver le juste mélange entre le "je le laisse passer" et le "je m'impose, maintenant, go!!!". Ici, il y a beaucoup de vélos et de scooters (contrairement à Yangon où les deux-roues ont été interdits).

A vélos dans le marché de Mandalay

Un étal de poissons séchés

Pour une fois, ce n'est pas un selfie :-) merci Sophie!

De l'or, de l'or, de l'or, de l'or, DE L'OOOOOOR

Ce temple est un haut lieu de pèlerinage. 
Les hommes ont le droit de venir déposer des feuilles d'or 
sur le bouddha situé en fond de perspective. Actuellement 
la couche d'or est estimée à plus de 15cm d'épaisseur!

Un monastère en teck

Des "nats" = des esprits

Nous traversons le fleuve Irrawady en bateau pour rejoindre le village de Mingun, où devait se trouver la plus grande pagode du monde. Elle n'a jamais été achevée. Mais ce monumental tas de briques, fissuré par tremblement de terre, est tout de même vachement impressionnant.

Le troisième jour, nous partons visiter les environs de Mandalay à moto. Nous passons voir le "plus long pont en teck du monde", qui s'avère être un pont assez banal, certes très long, mais régulièrement renforcé par des piliers en béton!

Dans un taxi collectif

Le gros tas de briques de Mingun

La plus grosse cloche du monde

Dans la plus grosse cloche du monde!

Le "plus long pont en teck du monde"

Une bergère et ses canards...

À Sagaing, nous grimpons jusqu'à une pagode assez jolie, aux couleurs pastels. Nous avons une belle vue sur la région, et sur les centaines de pagodes qui sont construites un peu partout. Des temples et des pagodes, on en aura soupé en Birmanie! On commence même à en être un peu blasés...

Pagodes en vue!

Nous arrivons au village d'Inwa sous la belle lumière du soir. Nous tombons sous le charme de ce bel endroit, où les temples et les pagodes en ruine se mélangent aux maisons de bambous. Sous une allée aux arbres majestueux, nous assistons au passage d'une parade très colorée. Au soleil couchant, un des pneus de moto vient à crever. Heureusement nous trouvons vite une maison où le faire réparer, et nous rentrons à vive allure à Mandalay, dans la nuit noire, pour attraper notre bus.

Le clou du spectacle

A Inwa, coucher de soleil sur les rizières

Retour à Yangon à bord du bus infernal

Ce trajet en bus pour Yangon fut le plus mémorable... Personne ne nous avait prévenus que nous ne passerions pas par l'autoroute! Après une nuit grelotante et secouée, nous nous étonnons de n'être toujours pas arrivés à destination...

Nous nous trouvons en réalité en pleine cambrousse, sur des pistes de terre. Impossible de communiquer avec le conducteur. Le bus s'arrête devant un camp militaire, et tous les passagers sont invités à descendre. Nous refusons. Le bus rentre dans le domaine militaire...on commence un peu à flipper. Après un bon moment d'attente, le bus se retrouve soudain envahi par une troupe de jeunes en permission, tous surexcités! Nous repartons lentement. Ce trajet devient vite un cauchemar. Les militaires boivent le whisky à la bouteille, fument et mâchent de grandes quantités de bétel... ça ne tarde pas à vomir et à cracher dans tous les sens. D'autres chantent à tue-tête ou bien fixent des yeux Sophie et Marion. On aimerait bien arriver... Nous débarquons à Yangon vers 16h. C'était le plus long trajet en bus de notre vie...!

Nous passons une dernière journée avec Sophie, à flâner dans les rues ou en terrasses, et à faire du shopping dans le grand marché.

Au marché, section tissus. Mais où est Marion?

Un temple hindou à Yangon

Des offrandes à l'entrée d'un temple : coco dorée et bananes

La Myanmar n'est pas mal du tout!

Le lendemain nous sommes encore une fois malades (ça aura été très souvent le cas en Birmanie), mais nous trouvons la force de rejoindre la gare à la nuit tombée. Nous allons tenter de prendre le train de nuit pour nous rendre dans la région de Mawlamyine, au sud-est de Yangon.

3 jours de méditation dans un monastère bouddhiste

Nous ne regrettons pas notre choix : le train coûte la moitié du prix des bus, et les sièges sont larges, nous sommes bien installés. Et quand le train démarre, ça devient très très drôle! Ce vieux wagon date probablement de la colonisation anglaise, il craque et grince de partout. Parfois nous passons sur des tronçons de rails déformés, et les sièges commencent à sauter violemment, de sorte qu'il est impossible de garder ses fesses dessus! Au cours de la nuit nous sommes régulièrement réveillés et décollons de nos sièges à rythme régulier : quitte à ne pas dormir, c'est beaucoup plus rigolo que le bus!!! Mais on se demande bien comment font les personnes qui voyagent dans le wagon voisin, en "ordinary class", pour ne pas se casser les os sur leurs bancs en bois...

Dans le train pour Malawlamyine, le grand luxe

À Malawlamyine, nous attrapons un pick-up pour nous rendre au Pa-Auk Forest Monastery, un grand monastère bouddhiste de l'école Theravaāda. Notre idée est de passer quelques jours dans ce monastère pour découvrir le quotidien des moines et nous initier à la pratique de la méditation. Par chance, il est possible pour eux de nous accueillir. Nous serons séparés pendant trois jours : Etienne part dans la partie des hommes, et Marion part dans la partie des femmes.

Voici le programme d'une journée type telle que nous l'avons vécue :

• 3h30 : Réveil, douche froide et habillement (nous devons porter le longhi, heureusement nous en avions acheté à Yangon)
• 4h-5h30 : Prière bouddhiste et méditation dans la grande salle de méditation. On entend les ventres qui gargouillent. Je me rendors à moitié.
• 5h30 : Petit-déjeuner. On fait la file à la suite des moines/des nonnes, avec des bols en inox. La nourriture est bonne et les portions sont gargantuesques.
• 7h30-9h : Méditation. Le corps commence à souffrir de son immobilité. Il me faut régulièrement  changer de position, contrairement aux moines ou aux nonnes qui peuvent rester 1h30 en tailleur.
• 10h30 : Lunch. Les portions sont encore plus grandes que tout à l'heure, c'est incroyable!  Il est difficile de terminer son assiette. Heureusement qu'on peut faire la sieste pour digérer un peu...
• 13h-14h : Méditation. La digestion bat son plein, on entend régulièrement des bruits de pets et de rots dans la salle (il faut le voir pour le croire!).
• 15h30-17h :  Méditation. Le dos commence vraiment à me faire souffrir, il est difficile de penser à autre chose.
• 17h : Discussion avec un moine "instructeur" qui donne des conseils aux novices pour les aider à méditer.
• 18h-19h30 : Dernière méditation de la journée, dans l'obscurité.
• 20h : Dodo dans des chambres individuelles, sur une natte de bambou posée au sol.

Chez les hommes, la salle de méditation

L'heure du repas

Chez les femmes, voici le couloir dans lequel on fait la file pour manger

Chez les hommes, l'escalier menant à la salle de méditation

Ces quelques jours en monastère ont été pour nous une expérience intéressante. Nous avons pu observer les moines de très près.

Vivre en communauté mais dans le silence permanent (on ne peut pas parler avec les autres personnes) a été pour nous quelque chose d'assez dur.

Question méditation, ce n'était pour nous qu'une initiation. Mais c'était aussi l'occasion de se poser, de faire le point, de réfléchir à notre voyage, à notre couple et à tant d'autres choses.

Nous avons quand même été assez choqués par deux-trois aspects :

Tout d'abord, nous avons eu le sentiment de voir les moines vivre dans l'abondance. Leurs repas sont des repas de grand luxe par rapport au reste de la population. Ils ne se contentent pas que de la récolte des dons de nourriture, comme nous le pensions en arrivant. Nous ne mangeons pas après 11h du matin, mais, du coup, les deux repas quotidiens ne sont espacés que de quelques heures et sont ultra-copieux... cela nous semble absurde!

Ensuite, nous avons été marqués par les différences de condition entre les nonnes et les moines. Les moines occupent toutes les plus belles parties du monastère, et disposent de plus de commodités. Ils ont des chemins aménagés pour se promener. Leurs bâtiments sont très beaux, perdus dans la forêt, tandis que les femmes occupent des bâtiments sommaires le long de la route. Et le repas des moines leur est servi par les nonnes...

Enfin, ce choix de vivre "hors du monde", isolé, seuls dans une communauté, en silence et en immobilisme permanent, nous pose vraiment question. En tant que non-croyants, nous ne pouvons pas nous empêcher d'interpréter ce choix de vie comme une fuite, un renoncement... et nous sommes tout de même bien contents de sortir et de nous retrouver au terme de ces trois jours de séparation!

Le Rocher d'or

Nous terminons notre séjour en Birmanie par une visite du Golden Rock, un haut lieu de pèlerinage bouddhiste. Nous rejoignons le village de Kinpun en train et en pick-up à la nuit tombée. Le lendemain matin, nous commençons l'ascension du Mont Kyaitiyo. Sur ce chemin qui grimpe à travers la forêt, nous croisons de nombreux Birmans en pèlerinage et de nombreuses échoppes-souvenirs leur étant destinées. Manifestement, il y a peu d'étrangers qui passent par ici (la plupart montent directement au sommet en bus). Après 5 heures de marche, nous arrivons sur l'immense plate-forme qui se trouve à côté du rocher d'or. C'est la foule! Nous prenons quelques clichés de cet immense caillou doré de 6 mètres de diamètre, posé en équilibre sur la montagne, à 1200m d'altitude. Assez impressionnant. Comme d'habitude, les hommes collent des feuilles d'or, et les femmes n'ont ni le droit de le toucher, ni même de l'approcher.

 A l'approche du Rocher d'Or

Ça tient à pas grand chose...

Le jour suivant, nous rejoignons Yangon et retournons en avion à Bangkok, pour y passer quelques jours chez Tanguy avant de repartir à vélo.

La Birmanie nous aura beaucoup marqués.

Nous avons vu de très beaux paysages, préservés. Mais ce pays est aussi le plus pauvre de ceux que nous avons traversés, et cela nous a particulièrement touchés dans les villes où la saleté est omniprésente. 
Question budget, la nourriture est très bon marché. Par contre le logement revient assez cher car les lieux d'hébergement pour étrangers doivent être habilités par le gouvernement et doivent payer une taxe spéciale. Malgré cela il est possible de trouver des chambres doubles à 10-15$ la nuit, même dans les lieux plus touristiques.

La nourriture ne nous a pas particulièrement séduits, car tous les plats sont très huileux et on s'en lasse rapidement. Pour cela, nous ne sommes pas mécontents de retourner en Thaïlande!
La gentillesse et l'accueil des Birmans nous ont vraiment impressionnés : il arrivait très souvent que des personnes engagent spontanément la discussion avec nous (l'anglais est bien parlé par les Birmans), dans le seul but de chercher à nous connaître et à nous aider.  Le pays n'est pas encore très touristique, et les autres touristes que nous avons rencontrés étaient des backpackers comme nous. Il semble y avoir peu de touristes en groupes organisés (à part des chinois). Mais les choses changent rapidement, donc dépêchez-vous d'aller en Birmanie si vous en avez envie!