Carte du parcours

samedi 7 février 2015

Laos partie 1 : les 4000 îles, le plateau et la grotte


Les 4000 îles... de quoi nous faire rêver après la poussière cambodgienne des derniers jours.

Nous passons la frontière du Laos sans problème. Un formulaire à remplir, une photo, 30 dollars chacun, et le tour est joué! Enfin presque... il faut encore payer 4 dollars de bakchich au douanier laotien qui nous les demande avec un grand sourire, nos passeports entre ses mains!
Nous remarquons rapidement les drapeaux et les quelques affiches de propagande communiste qui se trouvent le long des routes.  Ce seront les seuls signes du régime communiste que nous apercevrons.


Voici une vue aérienne de la région des 4000 îles, où le Mékong s'élargit et se divise pour contourner des îles de toutes les tailles. Parfois, il ne s'agit que d'un petit banc de sable, et parfois il s'agit d'îles habitées et cultivées. 


Nous prenons une petite barque pour rejoindre l'île de Don Det qui est reliée par un pont à l'île de Don Khon, sur laquelle nous trouvons un logement. Le lendemain de notre arrivée, nous retrouvons avec plaisir Fred et Yoann, nos amis cyclos. Eux viennent du nord du Laos et descendent vers le Cambodge. Nous restons 3 jours ensemble, à pédaler tranquillement sur les sentiers de Don Det et de Don Khon, à plonger nos jambes fatiguées dans l'eau fraîche des cascades, et à discuter des heures autour de sticky rice, de beer Lao et de cartes routières. C'est paisible!

Avec Fred et Yoann sur les sentiers de l'île
Le sticky rice, qui est la base de notre alimentation au Laos, est toujours 
servi dans de jolis petits paniers colorés
Échange d'infos avec Fred, Yoann et Yannis (un cyclo luxembourgeois)
Dure, dure, la vie de cyclo...
Mais les jours avancent, nos visas ne sont pas illimités et la route sera longue au Laos... il est temps de repartir. Pour rejoindre Vientiane, la capitale, le plus simple est de suivre la route n°13. Cette route est en fait un passage obligé, puisqu'il s'agit de la seule route qui relie le sud du pays à sa capitale. Mais, malheureusement, la route n°13 n'est pas des plus intéressantes : les paysages sont peu variés, très secs, les villages se ressemblent, le relief est plat... bref on s'ennuie. 
Heureusement, nous quittons à 3 reprises la route n°13, pour nous enfoncer dans les campagnes laotiennes et découvrir de très beaux sites naturels...
Ici, on vend, des pneus, des doses individuelles de shampooing, des chips,....

Les sentiers sur les îles et les pistes le long du Mékong
       
Nous quittons Don Det par un petit bac qui nous amène sur l'île voisine, Don Son. Nous traversons cette île qui ne comporte que de tout petits sentiers. Parfois au bord de l'eau, parfois au milieu des champs de riz ou des villages, les vaches et les cochons jouent à nous barrer le passage.
Au bout de l'île, nous empruntons un deuxième bac pour rejoindre Don Khong, une île plus grande.

Un bac permettant de passer d'une île à l'autre
Sur celui-ci, il faut tirer sur la corde pour faire avancer l’embarcation
Un troisième bac nous permet de rejoindre la véritable rive droite du Mékong, et de poursuivre notre route le long du fleuve. De ce côté-ci du Mékong, il n'y a pas de route bitumée, ce ne sont que des pistes de terre. A l'ombre des feuillages, d'énormes cochons et leurs petits dorment sur le bord du sentier qui longe le cours du fleuve.
Nous passons par Soukhouma et Champassak, deux gros villages, avant de traverser le fleuve pour rejoindre la ville de Pakse.
 
Arrivée à Soukhouma à 18h... les restos sont déjà fermés à cette heure-ci! 
Heureusement, il y a un petit marché.
Les oeufs-omelettes, excellents, que l'on trouve partout au Laos
Les brochettes de poulet, de porc, de grenouilles, de saucisses sucrées, 
de chenilles, de poisson séché, de bananes, d’œufs...
La cuisinière en chef
 Le plateau des Boloven

Pakse ne nous a pas particulièrement plu, car les guesthouses se trouvent toutes dans un quartier délimité et réservé aux backpackers, mais séparé de la vraie vie laotienne. Mais si cette ville est aussi touristique, ce n'est pas un hasard : à proximité de Pakse se trouve le fameux plateau des Boloven, où se cultive le café, et sur lequel se cachent des cascades.
Nous ne résistons pas à l'appel, et nous partons faire une boucle de 3 jours sur le plateau. Le premier jour est assez physique, car nous grimpons pendant 50km avant de redescendre sur Tadlo après un total de 120km. En chemin, nous faisons une pause devant une grande cascade.



Arrivés à Tadlo, l'endroit nous plaît beaucoup nous décidons de nous y reposer une journée. Nous dormons dans un petit bungalow face à la cascade... un petit paradis, tout calme. En fin d'après-midi, les éléphants prennent leur bain à quelques mètres de nous. Ils ont l'air d'aimer l'eau, car ils y plongent entièrement, y compris tête et trompe!

Le bungalow où nous dormons se trouve sur la droite
Vous remarquerez que, pour la première fois, nous portons nos polaires!
De jeunes laotiens qui viennent se laver à la cascade
Une poule qui rêve de voyage...
Notre petit dèj' classique au Laos : baguette au lait concentré. 
La variante : riz au lait concentré.

Le bain des éléphants
Sur le chemin du retour vers Pakse, nous voyons une autre belle cascade, et traversons de nombreuses plantations de café et de cacahuètes. Une pause-café s'impose naturellement!
 
Sur les routes des Boloven, nous retrouvons l'odeur du manioc.
Les grains de café sont étendus sur des bâches
Au milieu des plants de café
Les grains de café et les cacahuètes sèchent au soleil
Dernière cascade sur la route du retour.

Après Pakse et deux jours de vélo sur la route n°13, nous décidons de longer le Mékong de plus près, et quittons la n°13 avec joie. Le premier jour nous roulons jusque Savannaketh sur une mauvaise piste qui ne nous offre que très peu de vues sur le fleuve. Mais le lendemain nous sommes tous contents, la route est géniale jusque Tha Khaek.
4000 !
Au Laos, plus encore qu'au Cambodge, les animaux domestiques vivent sur les 
routes : vaches, buffles, cochons, poules et poussins, chiens et chats, chèvres... 
Chez nous, on enferme les animaux derrière des clôtures. Ici, ce sont les 
champs qui sont clôturés et les animaux peuvent se promener librement!
Au marché de Tha Khaek
De l'autre côté du Mékong : la Thaïlande
La grotte de Kong Lor 

Après Tha Khaek, nous partons en direction de l'est. L'idée est de faire un détour pour passer par la grotte de Kong Lor. Nous arrivons dans un paysage de montagnes karstiques, noires, dressées dans la plaine. Dans la brume matinale et la lumière rasante, l'effet est terrible. En fin de journée, nous franchissons un col assez raide avant d'atteindre le village de Naxay. 
Les copieux sandwichs laotiens, au chili et sauce soja
Si nous étions des camions, elles se bougeraient un peu plus vite...
Touche pas à ma pastèque!
Garde tes distances, j'te dis...!
Un petit dèj' : beignets-surprise (parfois salés), riz-coco, oeufs-omelettes
FALANG! SABAIDEE SABAIDEE! ("Etranger, bonjour!") 
Dans chaque village nous sommes salués par les enfants
Après Naxay, une petite piste passe dans la montagne et mène dans une vallée au bout de laquelle se trouve la grotte de Kong Lor... Grâce aux indications de Yoann et Fred, nous trouvons la piste. Elle est très mauvaise, pleine de nids de poule et de tas de sable. Heureusement, dans notre sens, elle descend plus qu'elle ne monte (c'est quand même beaucoup plus facile)!

La piste débouche dans une vallée isolée, où se trouvent de tout petits villages. Il ne doit pas passer beaucoup de monde par ici... selon notre carte, elle n'est accessible que par la piste montagneuse ou par la grotte. Nous arrivons à la rivière et l'entrée de la grotte en fin d'après-midi. 

Etienne n'a pas pu aller plus loin... et s'en est sorti les pieds mouillés!
C'est bon Marion, je crois que ça tient!
Nous négocions la traversée, et nous nous rendons compte que deux barques seront nécessaires pour pouvoir nous faire passer, nous, nos vélos et nos sacs! On nous prête des lampes torches, et nous embarquons en vitesse.
La grotte de Kong Lor est une grotte naturelle, qui a été creusée par une rivière sous la montagne. Elle mesure 7km de long et a des dimensions de cathédrale. La traversée est vraiment surprenante et magnifique. Il fait tout noir, le bateau va vite et zigzague entre les rochers. De temps en temps, les gosses qui conduisent nous demandent de sortir des barques avec toutes nos affaires, pour passer les rapides. Nous les aidons à porter les sacoches et les vélos, à pousser les barques, et à écoper l'eau! Dans le noir, nous comptons régulièrement nos sacs, de peur d'en perdre un dans la bataille... Au final, tout se passe bien, et nous sommes super contents, car cette grotte valait vraiment le détour!
J'espère qu'il sait où il va....
Etienne en plein débat avec nos conducteurs
 qui ne parlent pas un mot d'anglais!
Et en plus, de l'autre côté c'est plutôt joli...
Après Kong Lor, nous grimpons quelques cols pour rejoindre la route principale.

Vientiane
Encore 4 jours de route sur la n°13, et nous arrivons à Vientiane, la capitale du Laos, et la plus grande ville du pays. 
Sur la route, une vendeuse nous interpelle: "Honey, honey". 
En réalité, elle vend des barres de larves d'abeilles

 
Le long des affluents du Mékong, de nombreux jardins potagers
prennent possession des berges
Nous comptons rester quelques jours à Vientiane, juste le temps nécessaire pour faire faire nos visas vietnamiens et chinois. Mais nous nous rendons compte à notre arrivée que nous sommes un vendredi, et qu'il va falloir patienter 2 jours de week-end avant de pouvoir entamer nos démarches administratives... Nous prenons donc le temps de nous balader dans les temples, de tester les différentes boulangeries de la ville, les différents kiosques à sandwichs et les marchés aux légumes!


Marion n'a rien retenu de son initiation à la méditation au Myanmar!
Au Laos, nous voyons beaucoup de Buddhas de différentes formes...
Celle-ci nous plaît particulièrement!
Trois p'tits chats, trois p'tits chats, chats chats,...
Vientiane est une ville avec un vrai centre (ce qui manque parfois dans les villes laotiennes) et quelques espaces publics. Bien que de nombreux bâtiments  sont en cours de construction, la ville reste peu dense, et l'ambiance est très calme par rapport aux autres capitales que nous avons visitées.
Nous retrouvons Brigitte et Jean-Marie, un couple de Français schaerbeekois en voyage pour 2 mois, que nous avions déjà croisés plusieurs fois au Cambodge et au Laos. Nous passons plusieurs excellentes soirées avec eux. 

Au cours de ces quelques jours à Vientiane, nous rencontrons aussi un nombre incroyable d'autres cyclovoyageurs, venus du monde entier. Certains sont sur la route depuis plusieurs années, d'autres voyagent avec des enfants... il y en a pour tous les goûts dans le voyage à vélo!
Finalement, après une semaine à Vientiane et beaucoup de temps passé à préparer des papiers administratifs, nous obtenons nos visas : 30 jours pour le Vietnam, 30 jours pour la Chine. Nous avions espéré obtenir 90 jours en Chine, mais l'ambassade basée ici n'est manifestement pas disposée à nous les octroyer. 

Pour la petite anecdote :  Parmi la foule de papiers nécessaires au visa chinois, l'ambassade chinoise exige que l'on présente une preuve de réservation d'un billet d'avion aller-retour pour la Chine. Impossible d'y déroger. Même si on voyage par bus, par bateau ou en train. Il faut un billet d'avion... Pour venir en aide à tous les voyageurs désemparés, une foule d'agences de voyages se sont spécialisées dans le "Visa service". Pour 5 dollars, ils peuvent vous réserver des billets d'avion, vous imprimer la preuve de réservation, et annuler celle-ci directement après... quel système absurde...

A l'occasion des 5000 kilomètres, nos vélos ont profité de notre séjour à Vientiane pour se refaire une beauté : changement de chaînes, réglages de vitesses, dévoilement de roues... mais surtout, de nouveaux guidons!!! 


Plus de 1.000 km en un article de blog, on a quand même bien tracé au Laos.

Après Vientiane, les vraies montagnes commencent...

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Yep, z avez une adresse mail pour vous contacter ?
Yannick (vous m avez renconter en Malaisie, a la sortie de ce nation park dont j ai oublie le nom)

Unknown a dit…

Salut Yannick,
ça fait longtemps, tu es de retour en Belgique? ou sur ton canoë sur un fleuve sud-asiatique?
voici notre adresse mail: etirion1.0@gmail.com.

Unknown a dit…

Salut vous deux. Une petite envie de vous dire bonjour depuis la Belgique. C'est toujours un plaisir de voir vos photos, ça fait rêver. J'espère que vous allez bien et que vos jambes tiennent le coup. On vous envoie notre motivation pour la suite. A bientôt.