Nous n'avons que 5 jours pour quitter le Laos avant l'expiration de nos
visas... ce n'est pas assez pour arriver en Thaïlande, et nous essayons
d'acheter une extension de 3 jours à Vientiane juste avant notre départ. Mais
les délais sont beaucoup trop longs, et nous décidons de faire étendre nos
visas à Vang Vieng selon les bons conseils du bureau de l'immigration.
Nous repartons donc dès le lendemain matin, sur une magnifique petite
route montagneuse. Les paysages sont splendides. Nous prenons de l'altitude et
nous traversons des plantations d'orangers. En fin de journée, nous tentons de
faire du stop, mais après 1h30 nous sommes toujours au bord de la route.
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En cette saison les rizières en terrasses sont à sec |
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Cette nuit là, un chasseur fait le tour de notre tente |
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Notre repas de tente type au Laos : riz gluant, cooking sauce et crudités |
Après une nuit de camping, nous attaquons un gros col qui culmine à
1800m. La montée est rude, nous ne dépassons pas les 5km/h dans une pente à
plus de 12%, les heures passent et la fin du col est encore loin...
Heureusement, nous sommes pris en stop par un camion qui livre un chantier
situé 5 km plus loin. Il ne nous reste plus que 2 km et nous atteignons le
sommet du col.
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Dans la montée du col |
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Dans le pick-up qui nous donne un coup de pouce |
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Au sommet du col |
La descente passe par un plateau magnifique qui nous impose
encore quelques montées... Marion est au bout du rouleau,quand, enfin, nous
atteignons la route principale de la vallée suivante. Nous espérons que le
trafic y sera un peu plus important... mais ce n'est pas le cas. Après 1 heure
de stop infructueux nous changeons nos plans pour prendre la route dans l'autre
sens jusque Luang Prabang : cette ville bien plus importante nous permettra
certainement de trouver un bus pour la frontière thaïe dès le lendemain. Nous embarquons dans un taxi pick-up qui
passe par là.
Bonne nouvelle! À Luang Prabang, il y a justement un bureau de l'immigration,
nous y faisons étendre nos visas pour 5 jours, et ainsi nous pouvons rejoindre
la frontière sur nos bécanes plutôt que de prendre un bus. Nous profitons de la
ville pendant que les fonctionnaires tamponnent nos passeports.
Pour atteindre le poste-frontière, deux routes s'offrent à nous: une
piste traversant les montagnes jusqu'à la ville de Hong Sa ou une route
goudronnée beaucoup moins directe. Nous hésitons, car sur nos deux cartes la
piste n'a pas le même tracé, comporte la mention "uncondition road"
et, sur Googlemap, une partie de la piste seulement est représentée... Mais nous trouvons sur internet un témoignage
de motard qui affirme qu'en saison sèche la route est praticable et qu'on y
trouve de quoi se ravitailler. Notre choix est fait.
Nous traversons le Mékong et nous voilà sur la piste pour 2 jours et
demi de poussière, de montées ultras raides, de traversées de rivières, de
descentes casse-gueules, de rencontres étonnantes et de paysages magnifiques.
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Nous prenons le bac qui nous amène sur la piste de l'autre côté du Mékong |
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Le long de cette piste, il y a 9 rivières à traverser.
Étienne se mouille les pieds presque à chaque fois! |
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Réparation de chaîne |
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De nouveau, Etienne a droit à son petit public |
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Et Marion aussi, quand elle s'arrête pour acheter du riz gluant |
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Nos meilleurs fans nous courent après! |
Le deuxième jour, nous entamons
une longue montée qui devrait nous mener à une piste de crête. Nous traversons
plusieurs villages, mais pas de restaurants ni magasins en vue... Heureusement,
dans un village, une famille nous invite et nous aide à cuire des nouilles
déshydratées (nous n'avons toujours pas
trouvé de gaz). La montée est de plus en plus difficile, la pente est raide et
nos roues arrière dérapent sur les cailloux. Après 45km, nous nous arrêtons
pour camper sur le bord de la piste.
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Marion casse sa 2ème béquille de la semaine |
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On croise régulièrement des chasseurs armés de leur carabines. |
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Le couple qui nous accueille dans leur maison pour nous cuire des nouilles |
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Je pousse... |
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On trouve la solution pour cuire nos nouilles nous-mêmes! |
Après une bonne nuit de sommeil, nous continuons de grimper pendant 1h,
et nous atteignons la route de crête. C'est magnifique. Et c'est dur! Nous
passons de sommet en sommet, et de col en col. Après quelques lacets nous croisons
deux enfants sur le bord de la piste. Ils nous dévisagent, et armés de leur lance-pierre, nous poursuivent
en courant pendant plus d'un kilomètre. Nous traversons encore 2 ou 3 villages,
très pauvres, perchés tout en haut des cols. Lorsqu'ils nous aperçoivent, les
habitants restent souvent figés et ne répondent pas à nos salutations... ils
semblent vraiment très étonnés. Peut-être n'ont-ils jamais vu de vélos comme
ça.
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Je pousse encore... |
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Un village Hmong en haut du col |
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Une rencontre intrigante |
En milieu de journée, nous commençons à fatiguer. La route,elle, grimpe
et dévale inlassablement chaque montagne. Nous n'avons plus croisé de village depuis
plus de 20km, nos réserves d'eau et de nourriture sont bientôt épuisées... et
nous ne savons pas très bien où nous sommes, car les cartes ne sont pas assez
précises. Après une côte particulièrement difficile (on doit s'y mettre à deux
pour pousser chaque vélo), Étienne aperçoit la piste qui, trois sommets plus
loin, grimpe encore plus haut... nous essayons de ne pas nous décourager.
Heureusement ce sera le point culminant de notre journée. Nous redescendons
petit à petit dans la vallée où se trouve un village. Nos muscles se relâchent
et notre attention aussi... mauvaise idée dans une piste pleine d'amas de sable.
Marion en fait les frais, et Étienne la retrouve au sol dans un nuage de
poussière. Pas de bobo, mais la voilà pleine de sable!
Dans le premier magasin du village, la tenancière nous cuit des nouilles
avec des œufs (il est 15h30 et nous mourrons de faim), nous faisons quelques
provisions et nous repartons pour trouver un endroit où camper.
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Je pousse encore... jusqu'à la descente... |
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... où je prend un peu trop de vitesse! |
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Descente au dernier village tant attendu |
Le matin suivant nous relions Hong Sa, et la fin de la piste sera plutôt agréable
avec un dénivelé positif beaucoup moins important. De retour sur le macadam,
comme c'est facile! Nous roulons encore plein gaz et campons à
proximité de la frontière, impatients de retrouver la Thaïlande!
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Une route à la "Need for speed" pour les amateurs de jeux vidéo |
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En Asie du Sud-Est, on croise souvent des scooters étrangement stationnés
au bord de la route : pas loin de là, leurs conducteurs sont occupés à couper
un arbre, des herbes ou des tiges de bambous. |
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Pour cet article que nous avons mis un peu de temps à sortir, voici petite vidéo en bonus. Soyez indulgent, c'est notre
première tentative...
PS : Comme certains d'entre vous l'aurons remarqué, une petite blague s'est cachée dans une de nos photos...
1 commentaire:
Coucou vous deux,
Je sais ça fait méga longtemps que j'ai plus été ici, mais je viens de rattraper mon retard, j'ai lu vos articles pendant 3heures :p.
Trop trop contente de vous lire et de voir une partie de vos photos.
J'ai adoré votre vidéo, ça fait plaisir de vous voir en mouvement et vous entendre :p.
Je vous envoie un mail pour vous donner des nouvelles.
Bisous!!
Roxane alias tangara
ps: Promis je vous lirai plus rapidement la prochaine fois.
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