Ce matin nous sommes le 28 septembre, jour de notre entrée au
Turkménistan. On se lève tôt pour passer la frontière au plus vite et ne pas
perdre de temps sur nos 5 précieux jours de visas turkmènes.
Mais, comme d'habitude, le passage de la frontière n'est pas aussi
rapide que nous l'espérions... après avoir bataillé pour obtenir une traduction
du formulaire à remplir (uniquement disponible en turkmène), il faut de nouveau
vider le contenu de nos 11 sacoches! Après deux bonnes heures, nous sortons
enfin. Le top départ est lancé, pas question de trop traîner!
On passe la frontière avec Rafal et Hannah, un couple polonais très sympa
Traversée de l'Amou-Daria, qui prend sa source dans les Pamirs
afghans, et qui se jette dans la mer d'Aral (enfin... ce qu'il en reste)
Ici le litre de 95 ne coûte que 30 cents d'euros
40km après la frontière nous entrons dans la ville de Turkmenabat : une
ville de style soviétique assez tristounette, avec un parc austère et vide, et
de gros blocs d'immeubles. On ne croise pas grand'monde, mais les quelques
premiers Turkmènes que nous rencontrons sont adorables : le monsieur de la
pompe nous fait cadeau d'un demi-litre d'essence et les personnes qui
attendaient l'ouverture de la banque nous font passer tout à l'avant de la
file.
Statue dorée de Gourbangouly Berdymoukhamedov, le nouveau président qui a remplacé Niazov (le Turkmenbachi).
Nouveau président, nouveau culte de la personnalité. Celui-là, il s'est donné le nom de "Arkadag" (patron protecteur) et le surnom "éleveur de chevaux du peuple"... original!
Le plus grand bazar que nous n'avons jamais vu. Complètement vide.
Dès la sortie de Turkmenabat, nous voici dans le désert. Un vrai, un
grand, un beau désert tout sec, à perte de vue. Heureusement, nous avons deux
grosses poches à eau de réserve, pour ne pas risquer de mourir de soif!
Aaaah! Route parfaite!!!!
Nous sommes dans le désert du Karakum. Il y a du sable, mais aussi des arbustes et finalement assez peu de dunes
Pour notre deuxième journée au Turkménistan, on bat notre record de
distance : 140 bornes. Il faut dire que le vent est dans notre dos, que la route
est en bon état, et qu'on roule à 24km/h de moyenne! Autour de nous, c'est
toujours le désert. Parfois, quelques collines rompent la monotonie du paysage.
Marion s'étire pour la première fois du voyage!
À midi nous passons devant un petit village, perdu au milieu de cette
immensité, avec un hôtel-restaurant en bord de route. Le patron est ravi de nous
voir, et nous passons trois bonnes heures à discuter avec lui, dans un mélange
de russe, d'anglais, de dessins et de gestes. Aujourd'hui patron d'hôtel, il
était, il y a quelques années, champion de Taekwondo dans l'équipe nationale
turkmène, et pour ses compétitions il a voyagé en Russie, en Ouzbékistan, et
même en Tchécoslovaquie, ce dont il est très fier! Nous parlons aussi de la
difficulté pour les Turkmènes de sortir de leur pays, et des différences de
pouvoir d'achat entre l'Europe et le Turkménistan (le pain ici est proportionnellement
deux fois plus cher, mais l'immobilier est moins cher). Marion discute avec les femmes. Elles sont
étonnées de savoir comment elle fait pour ne pas avoir d'enfant, après déjà
"un an de mariage" (depuis l'Asie centrale, nous racontons à tout le
monde que nous nous sommes mariés avant notre départ de Belgique). Après le
repas, le patron est très fier de nous amener dans le jardin pour nous montrer ses
trois dromadaires, dont il tire du lait tous les jours!
Quelques heures passées à l'hôtel Ak Yol, avec Merdan le patron
Le troisième jour, nous prenons de temps de faire un petit détour par le
site archéologique de Merv, inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO. Nous nous promenons à vélo, pendant plusieurs
heures, entre des ruines de murailles, de tours, de mausolées...
Les dromadaires ont définitivement remplacé les vaches!
Vélo sur le site de Merv
Il y a toute une série de cités fortifiées, dont Erk Kala (6e-5e s.av.JC), Gyaur Kala (3e s.av.JC) et la cité médiévale de Sultan Kala (9e s.ap.JC)... c'est très vieux, quoi!
Merv est aussi un lieu de pèlerinage
L'ancienne citadelle Erk Kala (la plus ancienne)
Une citerne à eau
Le mausolée du sultan Sanjar, XIe s., dynastie des Seldjoukides
La ville de Mary, nous ne faisons que la traverser rapidement, juste le
temps d'apercevoir toute une série d'énormes bâtiments, quelques statues dorées
du président, et des alignements de blocs soviétiques...
Ne pas rire...
Encore lui!
La ville, elle ressemble surtout à ça
Notre route se poursuit indéfiniment, droite et lisse, au milieu de
l'immense désert. Quelques arbres apparaissent à l'horizon... c'est un petit bosquet
ombragé sur le bord de la route. Nous nous arrêtons, et quelle surprise, un
magasin de vêtements traditionnels s'est installé ici!
Avec de magnifiques chapeaux en poils de mouton, courts ou angora, noirs
ou blancs (les blancs sont les plus chers!). Quelques Turkmènes sont en train
de faire leur shopping. On ne résiste pas, et on enrichit notre collection de chapeaux!
À propos de mode, il faut absolument qu'on vous parle des robes
turkmènes. Les femmes, au Turkménistan, portent de superbes robes longues, de
toutes les couleurs, avec des plastrons brodés à l'avant. Les foulards, bien
sûr, sont assortis.
Pour rejoindre l'Iran, nous empruntons le chemin le plus court. Et le
chemin le plus court nous fait passer par une petite route bien défoncée, qui
nous fait bien rire!
Ça, ça va encore
Un peu de caillasse...
Ça descend...
Et ça remonte!
Mais déjà, nous sommes aux portes de l'Iran. Cinq jours, c'est tellement
rien.
Finalement, grâce au vent dans notre dos, la traversée du pays s'est
faite tranquillement, sans stress. Nous pensions que nous ferions du vélo toute
la journée, mais finalement nous avons pu faire une visite et rencontrer
quelques gentils Turkmènes... ce fut cinq jours intenses.
Nous voilà à Sarakhs et nous entrons en Iran. Nous quittons l'Asie
Centrale. Nous entrons dans le monde perse et en République islamique...une
grande page se tourne!
Deux militaires nous accueillent les bras ouverts, avec leur visage
typiquement iranien, leur grand sourire, leurs tasses de thé. Et nous
apercevons, derrière eux, les premières femmes en tchador noir.
1 commentaire:
Coucou les gars,
C'est un plaisir de vous lire juste avant d'aller travailler au Colruyt :).
Ça fait voyager pendant quelques instants. Merci
Bonne route. Plein de bisous
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