Du
16 octobre au 30 novembre 2015
Rudafez Téhéran! En route
pour Tabriz!
Nous quittons la grande
capitale, et après 70km de trajet nous avons enfin le sentiment de sortir de
l'agglomération, et de pouvoir respirer plus sainement.
Nous sommes escorté par la police, ouf ça va on est enfin en sécurité! |
Le troisième soir, nous
arrivons dans une petite ville appelée Sharif Abad. Il est déjà 17h30, il fait
nuit noire et nous sommes trempés par la pluie. Nous comptons demander un abri
pour la nuit auprès du Croissant Rouge, ou bien camper un peu plus loin, ou
bien, pourquoi pas... accepter une éventuelle invitation. Ça ne loupe pas :
après 2 minutes à peine, Hamid, au volant de sa voiture, nous propose de loger
chez lui! Nous passons une très agréable soirée avec Hamid, sa femme Mina, et
leur fils chéri Amir Mohammad. Comme d'habitude, nous sommes servis comme des
rois, et on nous fait toujours passer avant : nous avons les plus gros morceaux
de poulet, les meilleurs matelas, les fruits les plus mûrs... pour nous ça en
est parfois gênant... mais ça a l'air de leur faire très plaisir.
Hamid et Mina ont le
satellite, et captent des chaînes étrangères : on regarde tous ensemble
l'avancement de l'enquête suite aux attentats de Paris. Ces jours-ci, de
nombreux Iraniens nous parlent spontanément des attentats pour nous dire leur
tristesse, leur compassion, et leur peur de l'État Islamique. Plusieurs fois,
la discussion s'achève par le constat : "Finalement, vous êtes plus en
sécurité ici, en Iran!".
Après les infos
internationales, Hamid zappe et choisit une chaîne musicale. Incroyable : on
voit une pin-up iranienne ultra sexy,
les cheveux teints en blond et le décolleté plongeant, chanter en farsi! Mina
nous explique qu'il s'agit d'une star iranienne ayant émigré à Los Angeles. Cette
chaîne satellite diffuse, pour les Iraniens connectés, tous les clips censurés.
Sous le régime islamique,
les femmes n'ont pas le droit de chanter en public : la femme ne peut chanter
que pour son mari. Les chanteuses iraniennes ont donc toutes émigré au moment
de la révolution. Pour la petite anecdote : nous étions à Ispahan, sur la place
de l'Imam, et Marion se met à siffler un petit air joyeux. Eh bien,
figurez-vous qu'en à peine 30 secondes, un homme vient vers elle et lui
signifie clairement que c'est interdit. Peut-être faisait-il partie de la "police
des moeurs" en civil. Donc : pas le droit de chanter NI de siffler!
Le petit-déj iranien est aussi bon que par chez nous! |
Hamid et Mina sont assez
pratiquants : Mina et Marion gardent le voile (pas évident la nuit, étant donné
que nous dormons tous ensemble dans la même pièce...). Le couple prie au coucher du soleil, et pour
prier, Mina porte le tchador. Au moment de notre départ, Étienne et moi sommes
invités à passer sous le Coran et à l'embrasser pour assurer notre protection
sur la route. Puis Mina se munit d'un seau d'eau et le renverse sur le trottoir
pendant que nous nous éloignons tous les deux, sur nos vélos, en faisant de
grands signes d'adieu.
Le vélo de Marion cadre bien avec les couleurs d'automne |
C'est la saison des grenades et des mandarines, et on en profite! |
Dans la journée nous atteignons
Soltanieh, une petite ville avec un immense mausolée. Il s'agit même de
la plus grande coupole en brique du monde, paraît-il. Mais comme l'intérieur
est en travaux, on apprécie surtout l'aspect extérieur du bâtiment, les belles
proportions et l'incroyable couleur des faïences de la coupole.
Nous continuons notre
route vers Tabriz. On sent l'hiver approcher... gants, bonnets et grosses
chaussettes ne nous quittent plus. Devant tous les petits magasins de bord de
route, une immense marmite fume de la belle vapeur blanche : ici l'eau chaude
est offerte à tous, ce qui nous permet de remplir régulièrement le thermos, et
d'avoir du thé chaud tout au long de la journée! Pratique! À midi nous allons
souvent manger dans des petits restaurants de kebab pour être au chaud. Entre
les villages, les couleurs dorées de l'automne sont splendides, d'autant plus
qu'après deux jours de grisaille et de pluie le soleil est revenu.
Nos premières cigognes et sans doute les dernières.... |
Et ce midi... Kebab, comme d'hab! |
Le pont de la fille (Pol-e Dokhtar) avec Marion et les tenanciers du restaurant voisin qui nous ont offert notre kebab de ce midi |
Voici une petite parenthèse concernant Marion et les hommes sur les routes iraniennes. Nous n'en avions pas parlé dans le premier article sur l'Iran, mais nous avions eu quelques mauvaises expériences dans la région de Mashhad. Rien de très grave, mais un sentiment pour Marion d'être regardée "comme de la viande". Dans ces régions, au nord-est du pays, les femmes portaient toutes le tchador noir. Moi, je ne portais qu'un voile et une tunique longue. Et puis je suis occidentale... tout est fait pour exciter des hommes "déformés" par une loi débile, et qui regardent des pornos occidentaux sur leur téléphone pour assouvir leurs désirs sexuels. Bref : sur les routes, il était très courant que des hommes fassent demi-tour, ou se stationnent, rien que pour mater. Parfois même, si Étienne roulait un peu plus loin, ils freinaient pour rouler à ma hauteur quelques minutes, sans m'adresser la parole (ça, ce serait trop impoli!). À notre arrivée en Iran, il y a donc eu de gros moments de râle-bol où je me mettais à haïr tous les hommes... et ces moments étaient rapidement contre-balancés par une super rencontre avec un homme plus éduqué et respectueux.
Mais il est important de souligner que ce ne fût que temporaire, et c'est une bonne chose de ne pas en avoir parlé avant, pour pouvoir mettre ça en perspective. Dès que nous sommes sortis de cette région désertique et plus radicale au niveau de la religion, de telles choses ne se sont plus jamais produites. Et encore moins ici, en Azerbaïdjan oriental, où j'accepte de serrer la main des hommes sans plus aucune réserve.
Avec les chiens, les relations sont plus simples |
À Miyaneh, Amir nous accueille dans sa "tourist house", une petite maison située dans un parc public, et dont il est autorisé à se servir pour accueillir gratuitement tous les voyageurs de passage. Avec lui nous découvrons la fabuleuse chaleur de la laine de chameau, le goût des fèves chaudes au cumin, et celui du bastani (une glace traditionnelle à l'eau de rose et au safran).
On vient de là! |
Etienne adopte la tenue iranienne |
Encore deux jours de
vélo, au milieu de beaux paysages colorés, et nous voici déjà à Tabriz.
Les vergers sont des bons spots de camping |
Non mais camper en hiver c'est génial! |
Tabriz gardera une
place toute spéciale dans nos souvenirs d'Iran.
C'est une ville agréable,
avec un beau centre-ville ancien et un bazar pittoresque. Mais c'est aussi une
ville très moderne et dynamique, truffée de centres commerciaux attirants et
d'architecture audacieuse. Il nous semble qu'ici les femmes, avec leurs
leggings et leurs jupes courtes, sont encore plus libérées qu'à Téhéran!
Mais surtout, à Tabriz,
nous faisons de supers rencontres.
Les deux premières nuits,
nous campons dans un parc de la ville.
Nous passons notre
première soirée en compagnie d'Hamed, un membre du réseau Warmshower. Un jeune
homme très cultivé, qui nous explique plein de choses sur la région et sur sa
culture azérie. Ici, les gens parlent azéri dans la rue, dans les commerces, en
famille. C'est un dialecte turc. La langue persane n'est parlée que dans les
écoles et les administrations. Selon Hamed, les Azéris travaillent dur, et
gagnent bien leur vie : il n'y a presque pas de chômage en Azerbaïdjan
oriental. Cela tient à leur culture et à la richesse minière du sol qui fait de
Tabriz un grand centre industriel. Bien sûr, les Azéris souhaiteraient obtenir
leur indépendance, un jour... mais pour l'instant c'est impensable. Hamed
ajoute tristement qu'au moins, en Iran, leur culture n'est pas déformée par la
soviétisation, comme ce fut le cas en Azerbaïdjan...
![]() |
Immatriculation spéciale permettant au iranien de rouler dans des voitures américaines ou de profiter d'une diminution de taxes, en contre partie la voiture ne peut pas sortir de la ville. |
Le gardien du parc dans lequel nous campons avec son samovar |
Nous visitons le bazar de
Tabriz, très réputé. Car Tabriz est aussi un centre important de l'artisanat
traditionnel, grâce aux fameux "tapis de Tabriz". Des tapis de velours
aux motifs très détaillés, aux couleurs chaleureuses, principalement destinés à
l'exportation vers l'Europe où la demande est très forte depuis le début du XIXème
siècle.
La mosquée bleue de Tabriz. Elle était bleue avant le tremblement de terre |
Un vendeur de dattes fraîches, les meilleures que nous ayons jamais goûtées |
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A droite un marchand de tableaux-tapis! Souvent kitchs. |
On préfère ceux-là |
Un vendeur ambulant de betteraves chaudes |
Via le réseau Warmshower,
nous rencontrons Ehsan, un jeune musicien professeur de guitare, calme
et réfléchi. Nous passons une soirée avec lui, et il nous propose de nous emmener
en voiture le lendemain pour visiter le village de Kandovan.
Kandovan est
appelée la "petite Cappadoce". Mais comme nous n'avons pas encore vu
la Cappadoce, nous, ça nous fait un effet boeuf. Ces formations rocheuses sont
vraiment étranges... alors, voir un village construit à l'intérieur, c'est
complètement fou! Les rochers sont creusés d'une ou deux pièces chacun. Avec le
temps, des maisons en maçonnerie se sont ajoutées. Pas de voitures : il n'y a
pas de rues, seulement des chemins terreux et très pentus que seuls les ânes et
les chèvres peuvent escalader. Selon nous, ce qui est très remarquable, c'est
que ce village est resté très authentique et vivant, malgré le tourisme qui se
développe peu à peu.
J'habite à Kandovan, rue des gros cailloux, grotte n°55 |
On vous rassure les habitants ne sont pas tous des nains |
Dans un centre commercial, nous rencontrons Alireza et Atefeh, un couple d'architectes qui ont seulement un an de plus que nous! Tout de suite le courant passe bien, et nous passons quelques heures à discuter ensemble d'architecture et de bien d'autres choses. Alireza et Atefeh nous invitent alors à loger chez eux pour la suite de notre séjour. Quelle chance. Nous goûtons le confort d'une douche chaude et d'un intérieur douillet, et surtout, nous trouvons chez eux une belle amitié, simple et chaleureuse.
Nous passons trois nuits
chez Alireza et Atefeh. Nous sommes le week-end (jeudi et vendredi), Alireza et
Atefeh sont donc disponibles. Nous allons nous promener dans les centres
commerciaux (!), nous allons jouer au tennis, nous allons manger des gâteaux
dans un café branché, nous allons visiter un de leur projet, et Étienne
accompagne Alireza à une réunion de chantier. Et nous passons tant de moments à
rigoler comme des gamins. Jamais encore, dans d'autres pays, nous ne nous
sommes sentis aussi proches culturellement des gens que nous rencontrons.
Jamais nous n’avons eu autant de discussions franches et intéressantes, jamais
nous n'avons pu autant rire ensemble. La chaleur des relations iraniennes est
incomparable. C'est bien simple : quand on se promène avec un Iranien dans la rue,
on a l'impression qu'il est ami avec tout le monde : le taximan, le boulanger,
le vieux monsieur sur un banc. Ici, on s'adresse aux inconnus avec un sourire
et une jovialité spontanée. C'est tellement beau.
Kibi, le fbomage des gastbonomes en culotte coubte! |
Alireza et Atefeh |
le toshak : un matelas iranien avec de la laine à l'intérieur |
Nous passons également
deux chouettes soirées chez Alireza et Atefeh et leur couple d'amis Morteza et
Sehpideh. Morteza, comme beaucoup d'Iraniens, nous pose beaucoup de questions
sur notre vision de l'Iran et des Iraniens. "Qu'est-ce que les Occidentaux
pensent de nous? " est une question récurrente en Iran. Car les Iraniens
ont souvent l'impression que nous ne les aimons pas. Nous leur répondons que ce
sont leurs dirigeants que critiquent nos médias et nos gouvernements. Mais restent
sceptiques. Pourquoi? Parce que leurs chaînes nationales leur racontent que
nous, le peuple occidental, nous ne les aimons pas eux, le peuple iranien...une
fois de plus, un bel exemple de manipulation visant à attiser la peur.
En Iran, le jeudi soir,
on ne sort pas boire un verre au bar ou danser dans une boîte de nuit, car les
bars et les boîtes de nuit n'existent pas. Par contre, nous avons vu comme les
Iraniens s'invitent facilement les uns les autres, et arrivent à s'amuser sans
alcool! Dans la vidéo vous pourrez écouter les belles chansons que l'on
chantait autour de la table (enfin, nous, on chantait des chansons
françaises!), et on voit aussi Ehsan qui joue de la guitare chez Alireza.
Saviez-vous que beaucoup
de mots sont communs aux langues française et persane? On en a trouvé plein :
séchoir, télévision, douche, merci, et pyjama... !
Mais nous arrivons
bientôt à la fin de notre deuxième mois sur le territoire Iranien, et la date
du 1er décembre, inscrite sur nos visas, approche à grands pas. Il
est temps de repartir... Les adieux avec Alireza, Atefeh et Ehsan sont un peu
tristes, nous nous étions fait de vrais amis.
Avant de partir, on passe au magasin de vélo. Une fois de plus, c'est "free service for tourists"... |
Un cadeau de Morteza et Sehpideh : les meilleurs nougats de Tabriz |
Et voilà, plus que trois
jours de vélo et nous serons en Arménie.
Sur la route, encore deux
chouettes rencontres :
À Marand nous
faisons étape chez Akbar, un monument dans le monde des cyclovoyageurs. Le plus
connu des Warmshowers iraniens : nous sommes les 710èmes cyclistes qu'il
accueille! Le truc qui est marrant avec Akbar, c'est qu'il connaît tous les
conducteurs de camions du coin. Dès qu'un conducteur repère un cyclo quelque
part, il appelle Akbar. Akbar sait donc toujours où tu te trouves. Lorsqu'un
cyclo arrive à Marand, Akbar vient à sa rencontre à vélo ,ou bien en scooter.
Ce fut le cas pour nous. Heureusement, car on ne savait pas où le trouver!
À Jolfa nous
croisons Judith et Jan, un couple de cyclos allemands, qui roulent en sens
inverse : ils reviennent d'Arménie, et entrent en Iran. Nous campons ensemble,
et échangeons tout plein d'informations, de contacts de locaux, ainsi que nos
cartes routières et nos cartes sim.
Notre dernier Dizi en Iran |
Pendant notre dernier
jour en Iran nous longeons la rivière Araxe. Sur la rive opposée, c'est
l'Azerbaïdjan. Enfin, c'est le Nakhitchevan, une région azérie séparée de
l'Azerbaïdjan par l'Arménie. Vous le verrez dans le prochain article, la division
administrative du Caucase est parfois très compliquée... Toujours est-il que
cette vallée de l'Araxe est vraiment splendide.
A gauche l'Azerbaïdjan, à droite l'Iran, et au fond l'Arménie |
![]() |
La frontière entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie: une véritable barricade |
Et voilà, nous arrivons,
en fin de journée, à la frontière arménienne. Nous sommes un peu tristes de
quitter l'Iran. Et nous avons peur du froid qui nous attend sur le haut plateau
arménien...
Vous l'aurez compris,
l'Iran nous aura beaucoup plu, impressionné, appris, enrichis. Quelle belle
culture, quelle histoire, quelle complexité, quel sens de l'hospitalité, quelle
générosité! Du fait que les Iraniens parlent bien anglais, nous avons pu
réellement communiquer avec eux sur de nombreux sujets, et on a pu se rendre
compte à quel point nous sommes proches. Nous sortons d'Iran avec un immense
sentiment de gratitude envers les Iraniens... et avec tant de numéros de
téléphone dans notre carnet, que nous ne savons même plus à qui ils
appartiennent!
Le passage de la
frontière se passe bien. Sur la tête des douanières, ça nous fait tout drôle de
revoir des cheveux de femme! On leur fait un grand sourire, mais elles restent
assez froides. Eh oui... il va falloir se réhabituer aux manières non iraniennes,
et plus particulièrement... ex-soviétiques.
Marion, dans un élan de
joyeuse liberté retrouvée, peut enfin retirer son voile. Ahhhh... Mais bon, c'est
pour aussitôt remettre son bonnet!!!
6 commentaires:
C'est génial de vous lire et de vous voir!
Parmi les millions d'habitants de Tabriz, c'est quand même fous que vous ayez aussi rencontré Ehsan!!!
Belle suite de périple dans le froid! La vodka sera partout pour vous réchauffer...
Coucou les cyclos!! on suit la suite de votre périple avec plaisir et nous aussi on est étonné de voir Eshan dans vos rencontres! C'est chouette, nous avions passé un super moment avec lui, sa famille et ses amis!
Bonne continuation pour la suite, l'Arménie, encore plein de découverte au goût plus soviétique (surtout évitez les produits congelés, c'est nos plus belles indigestions)!
Profitez bien et passer un joyeux noel arménien
Virginie et Yorgos (alias Cyclorama)
Chers Etienne et Marion,
Pour tromper l'attente de votre retour et les mille et un récits que vous pourrez nous faire, nous avons dû nous contenter de regarder la
banale histoire d'un jedi dans une galaxie lointaine (très lointaine en fait).
Nous ne pouvons malheureusement pas vous l'annoncer de vive voix, mais nous sommes très heureux de vous inviter à notre mariage
le 13 août prochain. Cela vous laisse la tâche herculéenne de réussir en moins de 8 mois ce que d'autres ont mis plus de 20 ans à faire:
tracer la route entre l'Europe de l'Est et celle de l'Ouest.
Bonnes fêtes de fin d'année en tout cas, et bon voyage!
Noémie et Denis
Merci pour ce joli récit rafraichissant ! Ça nous donne des frissons et une grosse bouffée de nostalgie de ce magnifique pays avec ses habitants encore plus magiques ! On vous souhaite une belle année 2016!
De notre côté, dernier mois en Thaïlande !
Solenn & Victor, gapençais ayant partagé un bivouac quelque part au Pamir! (lesptitsrouleurs.wordpress.com)
Récit très sympa,
Par contre j'ai été surpris de lire ceci:
""Qu'est-ce que les Occidentaux pensent de nous? " est une question récurrente en Iran. Car les Iraniens ont souvent l'impression que nous ne les aimons pas. Nous leur répondons que ce sont leurs dirigeants que critiquent nos médias et nos gouvernements. Mais restent sceptiques. Pourquoi? Parce que leurs chaînes nationales leur racontent que nous, le peuple occidental, nous ne les aimons pas eux, le peuple iranien...une fois de plus, un bel exemple de manipulation visant à attiser la peur."
En la matière, je crois que la manipulation est des deux côtés. Chaque fois que l'on entend parler de l'Iran dans les médias français, c'est en mal. Ce qui installe dans la tête des gens que le pays est arriéré, pas sûr, et que les femmes n'ont aucun droit. Alors que pour être allé en Iran en 2005, j'ai vu un peuple accueillant, des femmes éduquées qui conduisent et parlent anglais, travaillent, se font belles (leur condition n'est pas idéale certes, ce n'est pas très différent de l’évolution de la condition féminine en Europe).
Donc pour ce qui est d'attiser la peur, je crois que les médias occidentaux on largement leur part de responsabilité. Lorsque j'ai annoncé à mes proches en France que j'allais visiter l'Iran, on m'a traité de fou, de terroriste ou de quelqu'un qui voulait voiler les femmes. Voila l’idée que nos compatriotes se font de ce pays. C'est quand même dommage, parce que pour le coup, la jeunesse iranienne est quand même fortement attirée par l'occident.
Mais bon, sinon, joli projet.
G.
Salut
Où est ce pont exactement ? Je l'ai cherché quand j'étais à Tabriz car j'avais une photo de Nicolas Bouvier en tête, mais malheureusement ureusement sans succès. Merci
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