Carte du parcours

dimanche 20 décembre 2015

Iran partie 3 : Tabriz et l'Azerbaïdjan oriental



Du 16 octobre au  30 novembre 2015

Rudafez Téhéran! En route pour Tabriz!
Nous quittons la grande capitale, et après 70km de trajet nous avons enfin le sentiment de sortir de l'agglomération, et de pouvoir respirer plus sainement.

Nous sommes escorté par la police, ouf ça va on est enfin en sécurité!

Le troisième soir, nous arrivons dans une petite ville appelée Sharif Abad. Il est déjà 17h30, il fait nuit noire et nous sommes trempés par la pluie. Nous comptons demander un abri pour la nuit auprès du Croissant Rouge, ou bien camper un peu plus loin, ou bien, pourquoi pas... accepter une éventuelle invitation. Ça ne loupe pas : après 2 minutes à peine, Hamid, au volant de sa voiture, nous propose de loger chez lui! Nous passons une très agréable soirée avec Hamid, sa femme Mina, et leur fils chéri Amir Mohammad. Comme d'habitude, nous sommes servis comme des rois, et on nous fait toujours passer avant : nous avons les plus gros morceaux de poulet, les meilleurs matelas, les fruits les plus mûrs... pour nous ça en est parfois gênant... mais ça a l'air de leur faire très plaisir.
Hamid et Mina ont le satellite, et captent des chaînes étrangères : on regarde tous ensemble l'avancement de l'enquête suite aux attentats de Paris. Ces jours-ci, de nombreux Iraniens nous parlent spontanément des attentats pour nous dire leur tristesse, leur compassion, et leur peur de l'État Islamique. Plusieurs fois, la discussion s'achève par le constat : "Finalement, vous êtes plus en sécurité ici, en Iran!".
Après les infos internationales, Hamid zappe et choisit une chaîne musicale. Incroyable : on voit une pin-up  iranienne ultra sexy, les cheveux teints en blond et le décolleté plongeant, chanter en farsi! Mina nous explique qu'il s'agit d'une star iranienne ayant émigré à Los Angeles. Cette chaîne satellite diffuse, pour les Iraniens connectés, tous les clips censurés.
Sous le régime islamique, les femmes n'ont pas le droit de chanter en public : la femme ne peut chanter que pour son mari. Les chanteuses iraniennes ont donc toutes émigré au moment de la révolution. Pour la petite anecdote : nous étions à Ispahan, sur la place de l'Imam, et Marion se met à siffler un petit air joyeux. Eh bien, figurez-vous qu'en à peine 30 secondes, un homme vient vers elle et lui signifie clairement que c'est interdit. Peut-être faisait-il partie de la "police des moeurs" en civil. Donc : pas le droit de chanter NI de siffler!

Le petit-déj iranien est aussi bon que par chez nous!
Hamid et Mina sont assez pratiquants : Mina et Marion gardent le voile (pas évident la nuit, étant donné que nous dormons tous ensemble dans la même pièce...).  Le couple prie au coucher du soleil, et pour prier, Mina porte le tchador. Au moment de notre départ, Étienne et moi sommes invités à passer sous le Coran et à l'embrasser pour assurer notre protection sur la route. Puis Mina se munit d'un seau d'eau et le renverse sur le trottoir pendant que nous nous éloignons tous les deux, sur nos vélos, en faisant de grands signes d'adieu.
Le vélo de Marion cadre bien avec les couleurs d'automne
C'est la saison des grenades et des mandarines, et on en profite!
Dans la journée nous atteignons Soltanieh, une petite ville avec un immense mausolée. Il s'agit même de la plus grande coupole en brique du monde, paraît-il. Mais comme l'intérieur est en travaux, on apprécie surtout l'aspect extérieur du bâtiment, les belles proportions et l'incroyable couleur des faïences de la coupole.
C'est sûr que même à 5km, on peut pas le louper, ce mausolée

Nous continuons notre route vers Tabriz. On sent l'hiver approcher... gants, bonnets et grosses chaussettes ne nous quittent plus. Devant tous les petits magasins de bord de route, une immense marmite fume de la belle vapeur blanche : ici l'eau chaude est offerte à tous, ce qui nous permet de remplir régulièrement le thermos, et d'avoir du thé chaud tout au long de la journée! Pratique! À midi nous allons souvent manger dans des petits restaurants de kebab pour être au chaud. Entre les villages, les couleurs dorées de l'automne sont splendides, d'autant plus qu'après deux jours de grisaille et de pluie le soleil est revenu.

Nos premières cigognes et sans doute les dernières....
Et ce midi... Kebab, comme d'hab!
Sur notre droite, un joli pont apparaît soudainement, au détour d'un virage. Il est malheureusement détruit... en 1946, des séparatistes locaux l'ont fait exploser pour ralentir l'avancée de l'armée perse. Car nous entrons effectivement dans la région de l'Azerbaïdjan oriental : une région majoritairement peuplée d'Azéris d'Iran. Mais nous en reparlerons plus tard.

Le pont de la fille (Pol-e Dokhtar) avec Marion et les tenanciers du restaurant 
voisin qui nous ont offert notre kebab de ce midi
 
Voici une petite parenthèse concernant Marion et les hommes sur les routes iraniennes. Nous n'en avions pas parlé dans le premier article sur l'Iran, mais nous avions eu quelques mauvaises expériences dans la région de Mashhad. Rien de très grave, mais un sentiment pour Marion d'être regardée "comme de la viande". Dans ces régions, au nord-est du pays, les femmes portaient toutes le tchador noir. Moi, je ne portais qu'un voile et une tunique longue. Et puis je suis occidentale... tout est fait pour exciter des hommes "déformés" par une loi débile, et qui regardent des pornos occidentaux sur leur téléphone pour assouvir leurs désirs sexuels. Bref : sur les routes, il était très courant que des hommes fassent demi-tour, ou se stationnent, rien que pour mater. Parfois même, si Étienne roulait un peu plus loin, ils freinaient pour rouler à ma hauteur quelques minutes, sans m'adresser la parole (ça, ce serait trop impoli!). À notre arrivée en Iran, il y a donc eu de gros moments de râle-bol où je me mettais à haïr tous les hommes... et ces moments étaient rapidement contre-balancés par une super rencontre avec un homme plus éduqué et respectueux.

Mais il est important de souligner que ce ne fût que temporaire, et c'est une bonne chose de ne pas en avoir parlé avant, pour pouvoir mettre ça en perspective. Dès que nous sommes sortis de cette région désertique et plus radicale au niveau de la religion, de telles choses ne se sont plus jamais produites. Et encore moins ici, en Azerbaïdjan oriental, où j'accepte de serrer la main des hommes sans plus aucune réserve.
Avec les chiens, les relations sont plus simples

À Miyaneh, Amir nous accueille dans sa "tourist house", une petite maison située dans un parc public, et dont il est autorisé à se servir pour accueillir gratuitement tous les voyageurs de passage. Avec lui nous découvrons la fabuleuse chaleur de la laine de chameau, le goût des fèves chaudes au cumin, et celui du bastani (une glace traditionnelle à l'eau de rose et au safran).
On vient de là!
Etienne adopte la tenue iranienne
Encore deux jours de vélo, au milieu de beaux paysages colorés, et nous voici déjà à Tabriz.

Les vergers sont des bons spots de camping
Non mais camper en hiver c'est génial!

Tabriz gardera une place toute spéciale dans nos souvenirs d'Iran.
C'est une ville agréable, avec un beau centre-ville ancien et un bazar pittoresque. Mais c'est aussi une ville très moderne et dynamique, truffée de centres commerciaux attirants et d'architecture audacieuse. Il nous semble qu'ici les femmes, avec leurs leggings et leurs jupes courtes, sont encore plus libérées qu'à Téhéran!
Mais surtout, à Tabriz, nous faisons de supers rencontres.

Les deux premières nuits, nous campons dans un parc de la ville.
Nous passons notre première soirée en compagnie d'Hamed, un membre du réseau Warmshower. Un jeune homme très cultivé, qui nous explique plein de choses sur la région et sur sa culture azérie. Ici, les gens parlent azéri dans la rue, dans les commerces, en famille. C'est un dialecte turc. La langue persane n'est parlée que dans les écoles et les administrations. Selon Hamed, les Azéris travaillent dur, et gagnent bien leur vie : il n'y a presque pas de chômage en Azerbaïdjan oriental. Cela tient à leur culture et à la richesse minière du sol qui fait de Tabriz un grand centre industriel. Bien sûr, les Azéris souhaiteraient obtenir leur indépendance, un jour... mais pour l'instant c'est impensable. Hamed ajoute tristement qu'au moins, en Iran, leur culture n'est pas déformée par la soviétisation, comme ce fut le cas en Azerbaïdjan...

Immatriculation spéciale permettant au iranien de rouler dans des voitures 
américaines ou de profiter d'une diminution de taxes, 
en contre partie la voiture ne peut pas sortir de la ville.
Le gardien du parc dans lequel nous campons avec son samovar

Nous visitons le bazar de Tabriz, très réputé. Car Tabriz est aussi un centre important de l'artisanat traditionnel, grâce aux fameux "tapis de Tabriz". Des tapis de velours aux motifs très détaillés, aux couleurs chaleureuses, principalement destinés à l'exportation vers l'Europe où la demande est très forte depuis le début du XIXème siècle.

La mosquée bleue de Tabriz. Elle était bleue avant le tremblement de terre
Un vendeur de dattes fraîches, les meilleures que nous ayons jamais goûtées
A droite un marchand de tableaux-tapis! Souvent kitchs.
On préfère ceux-là
Un vendeur ambulant de betteraves chaudes

Via le réseau Warmshower, nous rencontrons Ehsan, un jeune musicien professeur de guitare, calme et réfléchi. Nous passons une soirée avec lui, et il nous propose de nous emmener en voiture le lendemain pour visiter le village de Kandovan.


Kandovan est appelée la "petite Cappadoce". Mais comme nous n'avons pas encore vu la Cappadoce, nous, ça nous fait un effet boeuf. Ces formations rocheuses sont vraiment étranges... alors, voir un village construit à l'intérieur, c'est complètement fou! Les rochers sont creusés d'une ou deux pièces chacun. Avec le temps, des maisons en maçonnerie se sont ajoutées. Pas de voitures : il n'y a pas de rues, seulement des chemins terreux et très pentus que seuls les ânes et les chèvres peuvent escalader. Selon nous, ce qui est très remarquable, c'est que ce village est resté très authentique et vivant, malgré le tourisme qui se développe peu à peu.

J'habite à Kandovan, rue des gros cailloux, grotte n°55
On vous rassure les habitants ne sont pas tous des nains

Dans un centre commercial, nous rencontrons Alireza et Atefeh, un couple d'architectes qui ont seulement un an de plus que nous! Tout de suite le courant passe bien, et nous passons quelques heures à discuter ensemble d'architecture et de bien d'autres choses. Alireza et Atefeh nous invitent alors à loger chez eux pour la suite de notre séjour. Quelle chance. Nous goûtons le confort d'une douche chaude et d'un intérieur douillet, et surtout, nous trouvons chez eux une belle amitié, simple et chaleureuse.


Nous passons trois nuits chez Alireza et Atefeh. Nous sommes le week-end (jeudi et vendredi), Alireza et Atefeh sont donc disponibles. Nous allons nous promener dans les centres commerciaux (!), nous allons jouer au tennis, nous allons manger des gâteaux dans un café branché, nous allons visiter un de leur projet, et Étienne accompagne Alireza à une réunion de chantier. Et nous passons tant de moments à rigoler comme des gamins. Jamais encore, dans d'autres pays, nous ne nous sommes sentis aussi proches culturellement des gens que nous rencontrons. Jamais nous n’avons eu autant de discussions franches et intéressantes, jamais nous n'avons pu autant rire ensemble. La chaleur des relations iraniennes est incomparable. C'est bien simple : quand on se promène avec un Iranien dans la rue, on a l'impression qu'il est ami avec tout le monde : le taximan, le boulanger, le vieux monsieur sur un banc. Ici, on s'adresse aux inconnus avec un sourire et une jovialité spontanée. C'est tellement beau.

Kibi, le fbomage des gastbonomes en culotte coubte!

Alireza et Atefeh
le toshak : un matelas iranien avec de la laine à l'intérieur
Nous passons également deux chouettes soirées chez Alireza et Atefeh et leur couple d'amis Morteza et Sehpideh. Morteza, comme beaucoup d'Iraniens, nous pose beaucoup de questions sur notre vision de l'Iran et des Iraniens. "Qu'est-ce que les Occidentaux pensent de nous? " est une question récurrente en Iran. Car les Iraniens ont souvent l'impression que nous ne les aimons pas. Nous leur répondons que ce sont leurs dirigeants que critiquent nos médias et nos gouvernements. Mais restent sceptiques. Pourquoi? Parce que leurs chaînes nationales leur racontent que nous, le peuple occidental, nous ne les aimons pas eux, le peuple iranien...une fois de plus, un bel exemple de manipulation visant à attiser la peur.

En Iran, le jeudi soir, on ne sort pas boire un verre au bar ou danser dans une boîte de nuit, car les bars et les boîtes de nuit n'existent pas. Par contre, nous avons vu comme les Iraniens s'invitent facilement les uns les autres, et arrivent à s'amuser sans alcool! Dans la vidéo vous pourrez écouter les belles chansons que l'on chantait autour de la table (enfin, nous, on chantait des chansons françaises!), et on voit aussi Ehsan qui joue de la guitare chez Alireza.


Saviez-vous que beaucoup de mots sont communs aux langues française et persane? On en a trouvé plein : séchoir, télévision, douche, merci, et pyjama... !

Mais nous arrivons bientôt à la fin de notre deuxième mois sur le territoire Iranien, et la date du 1er décembre, inscrite sur nos visas, approche à grands pas. Il est temps de repartir... Les adieux avec Alireza, Atefeh et Ehsan sont un peu tristes, nous nous étions fait de vrais amis.

Avant de partir, on passe au magasin de vélo. 
Une fois de plus, c'est "free service for tourists"...
Un cadeau de Morteza et Sehpideh : les meilleurs nougats de Tabriz
Et voilà, plus que trois jours de vélo et nous serons en Arménie.


Sur la route, encore deux chouettes rencontres :

À Marand nous faisons étape chez Akbar, un monument dans le monde des cyclovoyageurs. Le plus connu des Warmshowers iraniens : nous sommes les 710èmes cyclistes qu'il accueille! Le truc qui est marrant avec Akbar, c'est qu'il connaît tous les conducteurs de camions du coin. Dès qu'un conducteur repère un cyclo quelque part, il appelle Akbar. Akbar sait donc toujours où tu te trouves. Lorsqu'un cyclo arrive à Marand, Akbar vient à sa rencontre à vélo ,ou bien en scooter. Ce fut le cas pour nous. Heureusement, car on ne savait pas où le trouver!


À Jolfa nous croisons Judith et Jan, un couple de cyclos allemands, qui roulent en sens inverse : ils reviennent d'Arménie, et entrent en Iran. Nous campons ensemble, et échangeons tout plein d'informations, de contacts de locaux, ainsi que nos cartes routières et nos cartes sim.

Notre dernier Dizi en Iran
Pendant notre dernier jour en Iran nous longeons la rivière Araxe. Sur la rive opposée, c'est l'Azerbaïdjan. Enfin, c'est le Nakhitchevan, une région azérie séparée de l'Azerbaïdjan par l'Arménie. Vous le verrez dans le prochain article, la division administrative du Caucase est parfois très compliquée... Toujours est-il que cette vallée de l'Araxe est vraiment splendide.

A gauche l'Azerbaïdjan, à droite l'Iran, et au fond l'Arménie
La frontière entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie: une véritable barricade

Et voilà, nous arrivons, en fin de journée, à la frontière arménienne. Nous sommes un peu tristes de quitter l'Iran. Et nous avons peur du froid qui nous attend sur le haut plateau arménien...


Vous l'aurez compris, l'Iran nous aura beaucoup plu, impressionné, appris, enrichis. Quelle belle culture, quelle histoire, quelle complexité, quel sens de l'hospitalité, quelle générosité! Du fait que les Iraniens parlent bien anglais, nous avons pu réellement communiquer avec eux sur de nombreux sujets, et on a pu se rendre compte à quel point nous sommes proches. Nous sortons d'Iran avec un immense sentiment de gratitude envers les Iraniens... et avec tant de numéros de téléphone dans notre carnet, que nous ne savons même plus à qui ils appartiennent!

Le passage de la frontière se passe bien. Sur la tête des douanières, ça nous fait tout drôle de revoir des cheveux de femme! On leur fait un grand sourire, mais elles restent assez froides. Eh oui... il va falloir se réhabituer aux manières non iraniennes, et plus particulièrement... ex-soviétiques.

Marion, dans un élan de joyeuse liberté retrouvée, peut enfin retirer son voile. Ahhhh... Mais bon, c'est pour aussitôt remettre son bonnet!!!

 

6 commentaires:

Seb a dit…

C'est génial de vous lire et de vous voir!
Parmi les millions d'habitants de Tabriz, c'est quand même fous que vous ayez aussi rencontré Ehsan!!!

Belle suite de périple dans le froid! La vodka sera partout pour vous réchauffer...

Virginie et Yorgos a dit…

Coucou les cyclos!! on suit la suite de votre périple avec plaisir et nous aussi on est étonné de voir Eshan dans vos rencontres! C'est chouette, nous avions passé un super moment avec lui, sa famille et ses amis!
Bonne continuation pour la suite, l'Arménie, encore plein de découverte au goût plus soviétique (surtout évitez les produits congelés, c'est nos plus belles indigestions)!
Profitez bien et passer un joyeux noel arménien

Virginie et Yorgos (alias Cyclorama)

Noémie et Denis a dit…

Chers Etienne et Marion,
Pour tromper l'attente de votre retour et les mille et un récits que vous pourrez nous faire, nous avons dû nous contenter de regarder la
banale histoire d'un jedi dans une galaxie lointaine (très lointaine en fait).
Nous ne pouvons malheureusement pas vous l'annoncer de vive voix, mais nous sommes très heureux de vous inviter à notre mariage
le 13 août prochain. Cela vous laisse la tâche herculéenne de réussir en moins de 8 mois ce que d'autres ont mis plus de 20 ans à faire:
tracer la route entre l'Europe de l'Est et celle de l'Ouest.

Bonnes fêtes de fin d'année en tout cas, et bon voyage!

Noémie et Denis

Anonyme a dit…

Merci pour ce joli récit rafraichissant ! Ça nous donne des frissons et une grosse bouffée de nostalgie de ce magnifique pays avec ses habitants encore plus magiques ! On vous souhaite une belle année 2016!
De notre côté, dernier mois en Thaïlande !
Solenn & Victor, gapençais ayant partagé un bivouac quelque part au Pamir! (lesptitsrouleurs.wordpress.com)

Anonyme a dit…

Récit très sympa,

Par contre j'ai été surpris de lire ceci:

""Qu'est-ce que les Occidentaux pensent de nous? " est une question récurrente en Iran. Car les Iraniens ont souvent l'impression que nous ne les aimons pas. Nous leur répondons que ce sont leurs dirigeants que critiquent nos médias et nos gouvernements. Mais restent sceptiques. Pourquoi? Parce que leurs chaînes nationales leur racontent que nous, le peuple occidental, nous ne les aimons pas eux, le peuple iranien...une fois de plus, un bel exemple de manipulation visant à attiser la peur."

En la matière, je crois que la manipulation est des deux côtés. Chaque fois que l'on entend parler de l'Iran dans les médias français, c'est en mal. Ce qui installe dans la tête des gens que le pays est arriéré, pas sûr, et que les femmes n'ont aucun droit. Alors que pour être allé en Iran en 2005, j'ai vu un peuple accueillant, des femmes éduquées qui conduisent et parlent anglais, travaillent, se font belles (leur condition n'est pas idéale certes, ce n'est pas très différent de l’évolution de la condition féminine en Europe).

Donc pour ce qui est d'attiser la peur, je crois que les médias occidentaux on largement leur part de responsabilité. Lorsque j'ai annoncé à mes proches en France que j'allais visiter l'Iran, on m'a traité de fou, de terroriste ou de quelqu'un qui voulait voiler les femmes. Voila l’idée que nos compatriotes se font de ce pays. C'est quand même dommage, parce que pour le coup, la jeunesse iranienne est quand même fortement attirée par l'occident.

Mais bon, sinon, joli projet.

G.

Unknown a dit…

Salut
Où est ce pont exactement ? Je l'ai cherché quand j'étais à Tabriz car j'avais une photo de Nicolas Bouvier en tête, mais malheureusement ureusement sans succès. Merci