Carte du parcours

mercredi 4 mai 2016

Turquie partie 4 : Izmir, Pergame et Istanbul!


Du 23 mars au 7 avril 2016

Eh oui, encore un article sur la Turquie! C'est qu'on ne s'en lasse pas, de la Turquie... et puis c'est un bien grand pays.

Nous revenons donc de Grèce où nous avons passé une quinzaine de jours. Sur l'île de Chios, où nous faisons escale, nous rencontrons Sara et Chris, deux cyclos venus de Hollande et d'Allemagne. Ils décident de prendre le bateau avec nous vers la Turquie.

Sara connaît un gars qui habite à Cesme, la ville portuaire et balnéaire où nous débarquons. C'est ainsi que nous faisons la connaissance de deux super chouettes Turcs : Harun et Ekin. Deux trentenaires moustachus, qui viennent nous chercher au port, juchés sur leurs vélos et arborant un large sourire. Nous débarquons à l'improviste, mais ils nous accueillent tous les quatre chez eux pour la nuit, les bras ouverts.
Sous les voûtes en brique de leur séjour, chacun garnit la table avec ce qu'il a : olives grecques, fromage turc, poisson gréco-turc grillé aux pommes de terre, dessert au tahin, ouzo grec et vin turc... Harun et Ekin nous fascinent par leur manière de vivre en général, et par leur manière de voyager en particulier. Ce sont eux, les vrais aventuriers : pour découvrir les territoires Balkans et l'Europe occidentale, ils font de l'auto-stop, ou montent dans des trains sans payer (car les amendes n'arrivent jamais jusqu'en Turquie). Pour se payer de quoi manger et quelques nuits de confort, ils jouent de la mandoline dans la rue et chantent des chansons populaires turques, que les passants apprécient généralement beaucoup. La plupart du temps, ils dorment à la belle étoile, dans leurs vêtements, sur des bancs publics... ils disent qu'on s'y habitue très vite! Nous discutons aussi du gouvernement d'Erdogan (comme beaucoup de Turcs, ils feraient tout pour le voir disparaître du paysage politique), et des poissons qu'ils achètent chaque matin à la criée du port...

Sara et Chris
Chez Arun (au milieu) et Ekin (à droite)

Le lendemain matin, nous quittons nos amis et prenons la route vers Izmir. Si nous roulons bien, nous pouvons y être le soir même... mais c'est sans compter le vent de tempête qui s'est levé cette nuit! Impossible de rouler. Nous poussons les vélos, et chaque pas est une victoire. Arrivés sur le plateau, au sud de Cesme, le vent est encore plus violent : impossible même de tenir debout! Nous restons accroupis là, au milieu d'un paysage mouvementé, criant pour se faire entendre. La route n'est pas très fréquentée... mais au bout d'un certain temps, un pick-up s'arrête à notre hauteur, et nous embarquons. Beau soulagement.

À Izmir nous sommes accueillis par la pétillante Lika, et sa fille, la douce Jeanne. Lika est professeure de français dans un lycée turc à Izmir, et également sophrologue de formation. Alors que la pluie incessante inonde peu à peu les rues de la ville, nous trouvons ici notre rayon de soleil, dans l'appartement de Lika, un petit havre d'amour et de joie de vivre.

La ville d'Izmir semble quant à elle fort charmante et intéressante, avec son bazar, sa promenade côtière et son esprit jeune et dynamique. Mais on est si bien dans cet appartement, et il fait si moche à l'extérieur... qu'on ne peut pas en dire beaucoup plus!

Banc-tremplin sur la promenade d'Izmir
A Izmir, nous rencontrons aussi Senol, 
un membre actif d'une association cycliste de la ville. Et ses chats!
Notre dernière soirée à Izmir, nous la passons avec toutes les profs de FLE (Français langue étrangère) d'Izmir. On picore des mezze, on découvre l'ambiance des bars turcs (il y a mieux), et puis le lendemain matin, Lika et Jeanne étant parties la veille, nous redécouvrons avec plaisir les gestes de ménage post-soirée! Ça, ça ne nous était pas arrivé depuis longtemps!

Après Izmir la route n'est pas passionnante du tout, car nous prenons des routes directes et trop fréquentées. C'est que nous devons nous dépêcher d'arriver à Istanbul... Et, comble de malchance, le vent violent de face a repris de plus belle, et ne faiblit pas une seconde. Entre le vent qui bourdonne dans nos oreilles et le souffle des camions qui nous frôlent, on devient presque fous.

 
Malgré le temps qui nous manque, une halte s'impose dans la ville de Pergame. Dans cette ville se trouve un immense site archéologique. Un de plus, mais non des moindres.

Attention à la marche...

Malheureusement on n'a pas eu le temps de tout visiter... le vent nous avait retardés. Et nous perdons une heure de plus, car nous n'étions pas au courant du passage à l'heure d'été, le week-end passé! Bref, vous le voyez, nous courons aussi après le temps, quelquefois! ;-)

Heureusement, le vent tombe le jour suivant. Il gèle pendant la nuit, puis le climat change brusquement. Le soleil qui est revenu réchauffe nos cœurs et nos mollets. Pleins d'entrains, nous franchissons quelques montagnes, traversons quelques villages et petites villes, avalons quelques assiettes de flageolets, vidons de nombreux verres de thé... puis atteignons Bandirma.

A force de voir trop de statues antiques...
 Afin d’éviter l'entrée à vélo dans l'immense mégalopole stanbouliote, nous avons choisi d'arriver directement dans le centre d'Istanbul... en bateau. C'est depuis Bandirma que nous allons ainsi traverser la mer de Marmara, direction, Istanbul!

À bord nous rencontrons un couple de cyclos français, Brigitte et Nicolas. Des rodés de la bicyclette : ils en sont à leur troisième grand voyage! Après être partis plus d'un an traverser l'Afrique en tandem, à l'âge de 25ans, ils sont repartis un an avec leurs 3 enfants pour rouler sur les continents américains et océaniens. Aujourd'hui, les enfants sont devenus grands, et les parents en profitent pour rejoindre la Chine à vélo! Bien entendu, nous, on est vraiment admiratifs et curieux, et nous papotons ensemble pendant tout le trajet.

Nous voici à Istanbul, le lendemain matin. Nous prenons le métro pour rejoindre l'aéroport, car ce matin, Papa-Jérôme, le papa de Marion, nous rejoint pour quelques jours!
Entre promenades, visites, discussions et bonne bouffe, nous passons nos journées dans la ville. Nous passons et repassons devant la tour Galata, sur le pont de la Corne d'Or, ou sur la place de Sainte-Sophie. À la tombée du jour, lorsque les minarets s'illuminent peu à peu et que chante le muezzin pour le dernier appel à la prière, nous retournons faire un tour dans les jardins de la mosquée Suleyman qui surplombent les toits d'Istanbul.

Papa-Jérôme communique avec les bateaux

Étienne avait déjà séjourné une semaine à Istanbul, précédemment. Mais pour Marion et Papa-Jérôme, c'est une surprise : la ville nous étonne par son ambiance de métropole européenne (grands boulevards, axe commercial piétonnier, immeubles de rapport...) et par son éclectisme architectural. Dans la même rue peuvent se côtoyer un palais vénitien, un immeuble Art nouveau, un autre de style haussmannien, et une monstruosité moderne...

Au premier plan, un vendeur de simits comme on en trouve partout à Istanbul

 Mais en fonction des quartiers, les ambiances sont bien différentes : 

- Sur l'Istiklal Caddesi, on pourrait se trouver dans n'importe quelle grande ville européenne... un espace piétonnier et de grandes chaînes de magasins de vêtements, comme Zara ou H&M.
- Autour de la tour Galata, des rues pavées et des terrasses de cafés branchés. 
- Sur le flanc de la colline de Galata, c'est le quartier bricolage : il y a la rue des marchands de câbles, puis la rue des plombiers, puis même, la rue des vendeurs de machines agricoles!

La tour Galata, c'est la tour ronde, de l'autre côté du fleuve
- Sur le pont de la Corne d'Or, des pêcheurs tendent leurs cannes au-dessus de la balustrade. Des cireurs de chaussures tendent des pièges aux touristes en faisant font tomber leur brosse. Des serveurs de restaurants de poissons tendent leurs oreilles pour choper des clients en s'adressant à eux dans leur langue.
 

- Dans le quartier "historique" comprenant Sainte-Sophie et le palais Topkapi, de grands restaurants à touristes.

La mosquée bleue
Début avril, c'est la fête des tulipes à Istanbul

- Dans le vieux bazar, des échoppes de souvenirs ou de tapis, des guirlandes de lampes orientales, et des marchands patients : c'est le bazar pour touristes.


- Aux alentours du vieux bazar, des marchands de vaisselle, de fringues soldées ou d'électronique : c'est le bazar pour Stanbouliotes.


- Sur la partie asiatique, de l'autre côté du Bosphore, un esprit plus authentique et plus populaire. Ici on retrouve les petits supermarchés, les oranges à prix normal, les alléchantes pâtisseries et les petits restaurants sans chichis. On en profite bien!

Sur le Bosphore... à gauche c'est l'Europe, à droite c'est l'Asie
Côté asiatique d'Istanbul
Le trileche, une des découvertes culinaires de notre séjour dans la capitale!

Et bien sûr, dans les somptueuses mosquées d'Istanbul, il y a de la magie dans l'air...
 
 
 
Comme on le voit, bien des gens ont déjà posé le pied sur cette marche!
 


Sainte-Sophie, de l'extérieur, est trapue et semble plus large que haute. Pourtant, une fois à l'intérieur, nous sommes épatés par la hauteur et la portée de sa coupole, la richesse de ses décors...

Sainte-Sophie
Sur la porte, vous pouvez voir la trace de l'ancienne croix
 dont la barre horizontale a été retirée
Pour ces cinq jours à Istanbul, nous logeons dans un petit appartement ensoleillé. Avec une théière turque et une table basse pour nos longs petits-déjeuners. Nicolas et Brigitte, nos nouveaux amis cyclos rencontrés sur le bateau, nous rejoignent pour les deux derniers jours, et il y a maintenant quatre vélos dans le salon! Une occasion de plus pour passer de longues heures à papoter tous ensemble de voyages ou d'écologie...

 
Après le départ de Papa-Jérôme, nous reprenons nous aussi la route. Mais pas question de traverser l'immense mégalopole stambouliote à vélo... d'autres cyclos nous l'ont formellement déconseillé. Nous montons donc dans un bus pour nous avancer un peu, et débarquons à Tekirdag, située 150km plus à l'ouest. 

Dernier point de vue sur la ville
Service de bus à haute fréquence au centre de l'autoroute
Le culte de la personnalité d'Erdogan encore très ancré en Turquie
S'ensuivent deux journées très agréables, au milieu des champs, sur de toutes petites routes. Nous avons vraiment le sentiment de nous rapprocher de chez nous... car ces paysages pourraient tout à fait être des paysages belges ou français. Grandes parcelles cultivées au tracteur, colza, blé, orge...

 
Dans le village de Hayrabolu nous sommes abordés par deux jeunes Turcs, Tuna et Altay, l'un journaliste et l'autre militaire. Ils nous invitent à manger avec eux, puis nous font visiter leur mosquée, avant de prendre le dessert local dans une pâtisserie. Très motivés par le cyclisme, ils courent chercher leurs vélos chez eux pour nous accompagner sur une dizaine de kilomètres!

Un dernier thé avec Tuna et Altay
Un peu plus loin, nous partageons le thé de deux petits vieux intrigués par notre chargement. Dernier thé turc, car le lendemain nous arrivons à Edirne, dernière ville turque...

La mosquée d'Edirne est magnifique et pleine de vie, avec son jardin, son bazar, sa cour remplie d'hommes faisant leurs ablutions et d'enfants jouant au ballon. De quoi terminer en beauté!

Un modèle de linteau que nous ignorions jusque-là!

Vidéo :

Le soir même, nous campons à dix kilomètres seulement de la frontière bulgare... une page se tourne. Demain nous entrons dans les Balkans.

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