Carte du parcours

lundi 5 septembre 2016

Serbie : Les Portes de fer, Belgrade et le style Sécession

Du 22 au 30 avril 2016

Voici un article sur nos neuf jours passés en Serbie.

Dès notre arrivée sur le territoire serbe, nous avons droit à un bon accueil : un panneau nous explique le tracé de l'Eurovélo 6 dans le pays, nous indique les points d'intérêts, et nous souhaite une bonne route, de l'air dans nos roues, et un gros vent dans le dos. Sympa!

L'Eurovélo 6, c'est le plus populaire des itinéraires vélos européens. Il part de l'Atlantique, en France, et traverse toute l'Europe d'est en ouest, en suivant le Danube, pour atteindre la mer Noire en Roumanie. Bien sûr, peu de gens parcourent l'Eurovélo 6 dans son entièreté, mais certains tronçons sont ultra fréquentés, particulièrement entre l'Allemagne et la Hongrie.


L'Eurovélo 6 nous guide à travers champs, sur de toutes petites routes agricoles. Premiers villages serbes. Sur la place du village, entre le pain et le fromage, nous faisons conversation avec les grands-mères du coin. L'une d'elles a vécu 14 ans à Francfort, et nous invite chez elle pour le café. L'occasion pour Marion de réviser ses vieilles notions d'allemand... et pour Étienne c'est l'occasion de constater qu'il ne s'en sort pas trop mal avec ses vieilles notions de néerlandais. Lorsque nous repartons, une heure plus tard, nous sommes ultra-motivés, et nos sacs se sont alourdis d'une dizaine d’œufs tout frais.

Un bel accueil en Serbie, autour d'un café
Le village de Kobisnica


Sur la route, tout le monde nous dit bonjour en allemand, et parfois, on nous demande d'où on vient. Après la Bulgarie, ça nous surprend de nouveau...

On suit le Danube sur de petites routes ou des chemins de terre. Les maisons nous surprennent par leur caractère soigné. Tout paraît propre et entretenu, les façades sont peintes, il y a même des petits nains... tout ça nous semble nouveau.

À Kladovo, nous sommes heureux de trouver des plats locaux dans un petit restaurant, et pas seulement des brochettes ou de la soupe au poulet ;-) Nous commandons deux types de goulash (le ragout local) avec de la polenta et une salade qu'on a trouvé qu'en Serbie : la salade Shopska (tomates, concombres, oignons et fromage râpé par-dessus).

Goulash et polenta
Salade Shopska
Au bord du Danube

 

Nous voilà à l'entrée des fameuses Portes de Fer... à cet endroit le Danube devient beaucoup plus étroit (seulement 150m de large à certains endroits, et 2km à d'autres!), et se glisse dans une gorge rocheuse. Il y a de beaux passages. Nous trouvons un endroit pour camper au milieu de la gorge. Malheureusement le temps se gâte, il se met à pleuvoir ... et la pluie ne s'arrêtera plus avant notre arrivée à Belgrade.
Autant dire que sur la fin des gorges on ne profite pas tellement des paysages. Sous la pluie, à vélo, nous sommes tout de suite trempés, crispés par le froid, et nous gardons la tête baissée pour surveiller les flaques...

 

 Nous profitons tout de même d'une ou deux éclaircies qui donnent à la campagne de belles couleurs d'orage. Et puis surtout, grâce à la pluie, nous faisons la rencontre d'une famille serbe.

Abrités sous un grand auvent, nous discutons, par gestes interposés, avec Branko et son petit-fils Sacha. Ils nous invitent à passer la nuit chez eux.
Dans cette famille d'agriculteurs, il y a les deux grands-parents, Branko et Marija, un de leur fils, Srdjan, et leurs  deux petits-fils Sacha et Isak. Ils cultivent des céréales et élèvent un peu de bétail pour leur usage personnel. Ils ne sont pas très riches, mais nous accueillent avec une grande générosité. Nous sommes tous réunis dans la cuisine, seule pièce chauffée de la maison, autour du poêle à bois. Sur le cahier que nous lui tendons, le plus jeune des garçons dessine pour nous des avions et des sous-marins... ce soir nous avons deux petits frères! Le lendemain matin, après le lard salé et les œufs frits, nous repartons lors d'une accalmie.

Une famille d'agriculteurs : Marija, Srdjan, Isak, Sacha et Branko le grand-père. 
Leur accueil, simple et naturel, nous a beaucoup touché.

Bus reconverti en ruche!

Des séchoirs à maïs traditionnels, avec des lattis ajourés en bois
 


Belgrade. Heureux d'être arrivés, et de pouvoir se détendre dans un intérieur propre et sec. Nous restons deux nuits, et nous avons loué un petit appartement pour presque rien, Belgrade n'est pas encore une destination touristique. Et pourtant, cette ville nous a beaucoup plu. Quelque chose dans l'air, quelque chose de jeune et dynamique! Elle a de vraies allures de capitale, avec de beaux bâtiments dispersés un peu partout, un réseau de transports public ultra développé, une vie culturelle, et des espaces de vraie nature au pied de la citadelle.

Belgrade
 
Devant le parlement de Belgrade, des affiches qui dénoncent
 les bombardements de l'OTAN pendant la guerre du Kosovo en 1999.

 
Sortie de Belgrade

Mais nous sommes restés avec un goût de trop peu, il faudra revenir. Car maintenant, c'est Budapest qui nous appelle... et nous y avons rendez-vous!
Trois jours de vélos nous séparent de la Hongrie. Sur la route, deux villes intéressantes pour leur patrimoine architectural de style Sécession (c'est-à-dire l'Art nouveau de chez nous).

À Novi Sad, nous voyons, pour la première fois, une église catholique sur la Grand-Place. Ça paraît banal vu de chez nous... mais pour nous... c'est une révolution (ou presque)!
Au marché local, nous craquons pour des pâtisseries serbes dont nous sommes devenus accros. Ici en Serbie les boulangeries sont étonnamment partout présentes. Elles proposent toutes sortes de viennoiseries, pizzas ou autres böreks, et disposent souvent d'un espace où s'asseoir à l'intérieur. On les trouve même dans les petits villages. Pratique.

Première église catholique sur une place centrale

À Subotica, nous trouvons des maisons complètement dingues, un hôtel de ville original, une synagogue très élégante... et un glacier talentueux! Nous faisons aussi la connaissance d'un jeune couple dans la rue. Ils nous donnent leur point de vue sur le pays, sur les difficultés économiques et sur leur souhait de travailler en Hongrie où les salaires sont deux fois plus élevés.

Voici une sélection de quelques bâtiments loufoques de style "Sécession hongroise" :

 
 
Fenêtre de l'hôtel de ville
Le palais de la Caisse d’épargne
Le palais de la famille Raichle
 
 
 
 

Et à la sortie de Subotica...

La villa qui voulait devenir aussi haute que l'église
Un moulin, modeste et magnifique

Après Subotica, nous passons la frontière hongroise. À partir de là, nous entrons (presque) définitivement dans l'espace Schengen. Seulement neuf jours en Serbie... l'Europe est toute petite!

Ce pays nous aura beaucoup plu, notamment pour le contact avec les habitants. Nous y avons découvert plein de belle choses. Et ce n’est pas cher du tout. Ils attendent les touristes, mais peu de gens pensent à visiter la Serbie. Allez-y!



La synagogue de Subotica :


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